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Publié le: 02/10/2012

la facilitatrice communautaire explique aux elèves les avantages des brigades scolaires d’assainissement ainsi que les bonnes pratique d’hygiène en milieu scolaire lors des séances child-to-child 

 

Il est largement admis que ces maladies constituent la troisième cause de mortalité infantile après le paludisme et la malnutrition. De ce fait, le comité d’experts de l’OMS (organisation mondiale de la santé) conçoit l’assainissement  comme étant l’action visant l’amélioration de conditions qui dans le milieu physique de l’homme influent ou sont susceptibles d’influer défavorablement sur  son bien – etre et sa santé au sens large. En République démocratique du Congo, les conditions d’assainissement demeurent alarmantes alors que le taux de pauvreté atteint plus de 80 % de la population. Si la RDC est considérée en tant que deuxième réservoir mondial d’eau douce, seulement 26 % de sa population beneficie d’accès à une eau potable de qualité pour une population de plus de 60 millions d’habitants. Les épisodes de guerres qui se sont succédé dans le pays ont occasionné non seulement une dégradation accrue d’infrastructures éducatives mais aussi celles d’hygiène et d’assainissement au sein des institutions scolaires. Dans ce contexte, Green Ark /  Arche Verte s’est investi à mettre en place une stratégie de promotion de l’hygiène et assainissement en milieu scolaire basée sur l’approche child – to – child.   

Élèves qui se lavent les mains au savon après les séances child-to-child 

 

Child-to- Child  est une approche qui s’avère utile pour responsabiliser l’enfant dans la promotion de l’assainissement et de la santé en milieu scolaire, familial et dans sa communauté.  Cette approche se justifie par le fait que les enfants sont plus affectés par les maladies infectieuses  et que l’école constitue un cadre qui rassemble un nombre important d’enfants. L’action de Green Ark / Arche Verte a consisté à atteindre les enfants scolarisés à travers les institutions scolaires dans la cité de Bukavu en vue de leur fournir des outils et de connaissances sur la santé scolaire et l’approche PHAST (transformation participative pour l’hygiène et l’assainissement) Les séances interactives organisées  en milieu scolaire ont inclus des sujets sur l’importance du lavage de mains au savon pour prévenir les maladies de mains sales ainsi que sur la méthodologie Child – to – Child. Les enseignements ont mis l’accent sur le fait que le lavage de mains au savon était un moyen moins couteux que la vaccination, qui permet de prévenir les verminoses et de réduire la mortalité due aux diarrhées  chez les enfants confrontés à un assainissement précaire.

Savon et eau contenue dans les récipients pour le lavage de mains au savon. 

 

De plus, les facilitateurs de séances éducatives dans les communautés et les écoles ont mis en évidence les bénéfices du lavage régulier de mains au savon après avoir été aux toilettes et avant la manipulation des aliments. Ils ont réconnu le potentiel des enfants à ramener dans leurs familles de bonnes pratiques d’hygiène apprises à l’école. Quoiqu’il en soit un défi majeur existe, le lavage régulier de mains au savon est une pratique souvent négligée dans la plupart des écoles et des familles. Pour inverser ces tendances négatives,  les éducateurs et enseignants ont été mobilisés à régrouper les élèves autour de différentes brigades scolaires thématiques (eau potable, latrines, hygiène du milieu, propreté de la cour, espace vert, secours, lutte contre le tabagisme, alcoolisme…) De ce fait, les élèves membres de brigades scolaires jouent le rôle de la police de l’hygiène et de l’assainissement ainsi que de pairs éducateurs au sein de leurs écoles. Ils sensibilisent aussi les vendeurs environnant leurs écoles sur une bonne hygiène et conservation de pâtisseries et fruits qui leur sont vendus aux heures récréatives. Par des sketchs, chansons et pièces de théâtres voire de slogans tels  « la santé passe par nos mains », ils interagissent avec leurs pairs pour transformer des attitudes et les pratiques sur l’assainissement. En plus, les sessions portant sur la PHAST (transformation participative pour l’hygiène et l’assainissement) ont permis d’éveiller la conscience des élèves sur le lien entre l’hygiène et la santé. Il a été fait recours aux matériels visuels (dessins, maquettes…) relatifs à l’hygiène et montrant par exemple la présence de mouches sur une nourriture ou une situation de défécation à l’air libre… Ensuite, les élèves évaluent les dessins en termes  « positif ou négatif »  et réalisent un exercice pour créer un consensus sur les pratiques acceptables d’hygiène. L’exercice PHAST a aidé à une bonne redéfinition de problème d’assainissement dans une école où les latrines étaient impropres et parsemées d’odeurs désagréables. Les enseignants avaient au départ designé le problème en ces termes : « Nous n’avons plus de latrines dans cette école et celles qui existent doivent etre délocalisées un peu à distance de nos locaux scolaires »  L’analyse participative  PHAST a montré que le problème était plutot lié à l’entretien et salubrité de latrines. Par ailleurs, les fiches d’évaluation relatives aux séances child – to – child ont été chaque fois remises aux élèves et aux enseignants ; l’analyse de contenus de réponses a révélé les défis d’infrastructures, de circuits de distribution d’eau, la défectuosité de points d’eau et de latrines, ainsi que la nécessité d’atteindre une large audience surtout les habitants de zones rurales et les parents analphabètes afin d’obtenir un effet multiplicateur des séances de changement de comportement en matière d’hygiène.

Elèves qui participent aux séances child-to-child. 

 

Les enseignants et les élèves ont exprimé leurs commentaires en ces termes :

  • « Ces séances éducatives nous aident maintenant à bien conserver la nourriture, à bien se laver les mains et à protéger la santé de nos familles »
  • « Pourriez – vous appuyer la construction des ouvrages d’eau et de latrines dans nos écoles ; l’assainissement scolaire semble être le parent pauvre des priorités de notre gouvernement ! »
  • « Il est important de multiplier les séances éducatives en vue de  pérenniser de bonnes pratiques d’assainissement ; comment alors parler du lavage de mains au savon dans un contexte où notre accès à l’eau potable est inégal et précaire ? »

En dépit de maigres ressources disponibles, cette campagne pour l’assainissement en milieu scolaire a produit un certain nombre d’effets encourageants : certaines autorités éducatives ont mis en place des dispositifs de lavage de mains au savon, de récipients de stockage d’eau ainsi que des produits de désinfection dans leurs écoles ! En guise de mesures incitatives, des centaines de paquets de savons ont été distribuées au sein des établissements scolaires. Convaincus de l’importance d’éliminer les poussières et les salissures pour prévenir les maladies comme l’ankylostomiase, les éducateurs scolaires ont réparti les taches de propreté de la cour et des locaux aux élèves selon un chronogramme défini. Partant de ce qui précède, il ne fait point de doute que l’éducation à l’assainissement en milieu scolaire sauve des vies ! Face à la précarité de conditions de vie de groupes vulnérables au Congo, notamment les enfants, l’espoir est de voir ces actions contribuaient à accélerer le progrès vers le quatrième objectif de développement du millénaire sur la survie des enfants et  qui s’est fixé pour but de réduire de 2/3 le nombre de décès d’enfants de moins de 5 ans à l’horizon 2015.

 

Histoire envoyée pour la 4ème édition du concours par Pierre Panda Secrétaire général de Green Ark 

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