Nous venons de célébrer quatre années de gestion communautaire de l'approvisionnement en eau dans la zone sud de Cochabamba. C'est une célébration non pas d’une bénédiction, mais d’un travail acharné ; C’est non pas une histoire qui finit bien, mais une histoire de défis continuels.
Publié le: 31/05/2011
La pénurie d'eau est un problème constant dans cette partie de Cochabamba non desservie par le réseau de la Semapa. Nous aurions sans doute pu nous arranger pour « attirer » un projet,, mais cela prendrait beaucoup de temps et nous avons aussi toujours craint de ne pas pris en considération par les autorités. Nous avons donc suivi le chemin d’autres voisins et constituer un comité de l'eau pour pallier au manque d'eau potable.
Notre Association communautaire de l'eau potable et de l'assainissement a été créée le 22 avril 2007, sous le statut d’association communautaire de service public à statut caritatif. Son objectif principal est d'administrer, d’exploiter et d’entretenir le réseau d'eau potable. C’est grâce à elle que sont dorénavant fournis les districts situés entre les fleuves, Trafalgar, Santa Fe et une partie de Bello Horizonte (Villa Payer-district 14), à environ 45 minutes du centre-ville en bus.
Pour résoudre les problèmes il nous a fallu dégager l'itinéraire, creuser, nettoyer et coordonner le tout. Cet effort communautaire était le seul moyen d'obtenir de bons résultats. Quatre ans après que l'association ait été formée, elle compte 748 membres actifs qui reçoivent leur approvisionnement en eau à partir de deux réservoirs, situés sur une petite colline voisine, et d’une capacité unitaire de 125 000 litres. Une route conduisant aux citernes a été construite par la communauté afin que les camions-citernes puissent les desservir. La tâche était auparavant difficile en période de pluie en raison du sol crayeux.
Avant que l'association ne soit formée, nous et nos voisins étions à la merci de la bonne ou de la mauvaise volonté des porteurs d'eau privés, qui contrôlaient les camions-citernes. Le quartier s’est organisé pour gérer les deux réservoirs et installer un réseau de distribution, en créant un Comité directeur chargé de superviser les travaux. L'association est elle-même financée par les redevances perçues sur les installations, et à travers des dons et les contributions des membres, actuels ou futurs. La gestion communautaire n'est pas simple.
Il est difficile de parvenir à un consensus et de nous mettre d’accord, néanmoins nous sommes convaincus que l’union fait la force et que divisés nous échouerons. Notre système a fonctionné pendant 18 mois. Nous le considérons comme une grande réussite, mais nous devons encore faire face à des défis importants, comme par exemple la durabilité de ce mode de gestion. Il nous faut recueillir des conseils techniques et sensibiliser les usagers de l'eau, dont certains sont peu attentifs aux gaspillages.
Pour nous permettre de nous améliorer, l'association s’est associée en 2010 au projet de Yaku Sud, capable de nous fournir un soutien technique spécialisé. Une des premières activités de cette année a été le nettoyage du réseau de distribution, avec l'appui d'un technicien du Centre environnemental de l'eau de l’ Université de San Simón. Toute la communauté a participé à ce travail, les coûts d'achat de l'eau et du chlore ayant été couverts par l'association sur ses fonds propres. Le 22 avril 2011, nous avons célébré quatre années de travail intense, d'aventures et de parfois de confusion, mais surtout avec des amis qui avaient tous parié sur le succès de la gestion communautaire de l'eau.
At IRC we have strong opinions and we value honest and frank discussion, so you won't be surprised to hear that not all the opinions on this site represent our official policy.
