A Dassa Zoumè dans le département des collines à quelques 200 kilomètres au nord de Cotonou au Bénin, les pompes mécaniques permettent aux ménages pauvres de faire face à la pénurie d’eau potable.
Publié le: 02/05/2011
Petit matin à Ayedero, quartier de la ville de Dassa Zoumè. Une foule entourée de plusieurs centaines de bidons se tient aux alentours de la pompe mécanique à eau. Par-ci des enfants et des adolescentes. Par-là des femmes pieds nus assises sur les bords du collecteur des eaux usées qui sert de breuvoir au bétail.
Kawi vient d’effectuer deux allées et venues vers sa maison. Ses yeux rouges et son bâillement expriment la fatigue. Ces pieds jaunes de poussière et son visage luisant de sueur rendent compte des kilomètres de marche déjà effectués ce matin. Comme chaque matin, elle s’est levée aujourd’hui à cinq heures du matin, s’est saisi du pousse-pousse où sont alignés huit bidons de 50 litres chacun. Comme chaque matin, elle doit puiser l’eau à la pompe, remplir les bidons et venir les vider dans les tonneaux d’eau alignés au flanc de leur maison. Son mari Kotchikpa l’aide à transporter le pousse-pousse d’eau aux deux premiers tours avant de se rendre à 8 heures à l’école primaire où il tient la classe de cours moyen.
Comme eux, des dizaines de foyers sont habitués à la pompe mécanique d’eau. « Quand j’était enfant, explique Kawi, nous allions à la rivière de Loulè à 10 kilomètres avant de trouver de l’eau. Il fallait y être à l’aube. Aujourd’hui, il y a des puits qui sont creusés. Mais Dassa Zoumè est une localité de collines. Les voies et les forages de puits se heurtent souvent aux pierres au bout de quelques mètres de profondeur. Voilà pourquoi en saison sèche, la plupart des puits s’assèchent souvent presque » Ici à Dassa Zoumè, les services de la société nationale, des eaux sont disponibles.
« Vous voyez, confie Kawi, ces centaines de bidons, ces pousse-pousse et ces va-et-vient, c’est la preuve de ce que l’eau ici c’est de l’or. Quand il y a coupure d’eau de la Société nationale d’eau, la file est encore plus grande et les bagarres récurrentes. Lorsque la pompe mécanique se gâte, ceux qui peuvent, ruent vers l’eau de la Société nationale d’eau. Là-bas, la le bidon de 50 litres d’eau est acheté entre 25 et 50 francs CFA selon la période. L’eau de pompe quant à elle, est à 10 francs la gourde de 50 litres ». Un EURO équivalant à 655 francs CFA.
La pompe mécanique d’eau nous est de beaucoup de secours. On à pas toujours les moyens de s’acheter suffisamment d’eau à la Société national d’eau. En plus, le robinet d’eau le plus proche, est souvent coupé parce que le propriétaire ne paye pas régulièrement la facture d’eau.
Pacôme Tomètissi: tometissi@gmail.com
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