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Publié le: 14/11/2011

La Latrine à chaise mobile

« Cette latrine m’a redonné ma dignité. Je  revis »  confie avec enthousiasme Mandi  Ziniban, bénéficiaire d’une latrine à double  position dans le village de San. Son épouse quant à elle peut vaquer sereinement à ses occupations.  Cette famille a bénéficié de la phase pilote de projet d’adaptation de latrines aux besoins des personnes vivant avec un handicap conduit par l’Ong WaterAid au Burkina Faso. WaterAid, à travers l’approche équité  et   inclusion  s’est fixée pour objectif de résoudre les problèmes de marginalisation et d’exclusion  des personnes vulnérables.

L’organisation  a ainsi  démarré en 2010 un projet de recherche-action sur des options technologiques  adaptées aux besoins  des personnes vivant avec un handicap grâce à l’appui   de techniciens du  Centre africain pour l’Eau   Potable    et    l’Assainissement.  Ensemble, ils ont réalisé une étude dans le cadre du projet « Un meilleur accès à l’eau potable et l’assainissement dans la province des Balé à travers la bonne gouvernance locale » cofinancé par WaterAid et l’Union Européenne et mis en œuvre par l’ONG locale VARENA ASSO.

Lors de la phase pilote du projet qui s’est déroulée de 2010 à 2011, une douzaine de personnes vivant avec un handicap des villages de Sio et San de la province des Balé ont bénéficié de latrines adaptées à leurs besoins. Ces technologies sont : la latrine à chaise mobile, la latrine à box amovible, la latrine à double position, et le pot surélevé. Les  bénéficiaires  assurent que leur vie a changé.  « Avec la latrine, je me sens plus autonome ; elle est confortable à utiliser, je repère facilement le siège », se réjouit, Gnoumou Batoum.

Des technologies inadaptées

Au Burkina Faso, le type de latrine le plus usité se compose d’une dalle en ciment déposée sur une fosse creusée dans le sol. L’utilisateur doit s’accroupir et viser le trou de défécation.  Toutefois, il a été constaté que les personnes vivant avec un    handicap    rencontraient d’énormes difficultés dans l’utilisation de ce type de technologies. Quand ces personnes ne disposent pas de latrines, comme c’est le cas pour la plupart d’entre elles,  elles font face aux mêmes types de difficultés en déféquant dans la nature.

Mandi Ziniban, handicapé à la suite d’une paralysie partielle,  se souvient de ces moments douloureux « Il m’arrivait de tomber en voulant m’accroupir pour déféquer. J’ai dû faire plusieurs fois mes besoins sur mes pieds ou dans mes habits ». Son épouse n’en était pas moins touchée : « quand mon mari tombait  en  voulant    s’accroupir, c’est moi qui courais à son secours. Quand il faisait ses besoins dans ses habits, c’est encore moi qui les lavais», ajoute Gnoumou Boussahan.

L’absence  de    dispositifs adaptés aux personnes vivant avec un handicap a un impact sur leur entourage. En effet, elles ont toujours besoin    d’un    accompagnateur pour les conduire sur les lieux de défécation. Dans certains cas, les accompagnateurs, qui sont essentiellement les femmes et les enfants, doivent les aider à se nettoyer après la défécation. Ainsi, les femmes et les enfants n’arrivent pas à vaquer normalement à leurs occupations.  « Ma petite-fille me conduisait un peu loin de la maison pour déféquer. Une fois sur place, elle m’y laissait et parfois elle allait jouer. Je me sentais perdue. Mais je la comprenais, c’est une enfant et elle a besoin de s’amuser» témoigne Gnoumou Batoum, victime de déficience visuelle. Ces souvenirs semblent loin à présent pour les bénéficiaires des latrines adaptées et l’évaluation de la phase pilote  conduite en juillet 2011 révèle que les technologies ont permis d’améliorer nettement les conditions de vie des personnes vivant avec un handicap. Forte de cet acquis, WaterAid envisage la mise à l’échelle des technologies avec toutefois une amélioration de leur confort dans certain cas. « Notre organisation est résolument  orientée vers ce type de technologies en plus de  celles que nous réalisons déjà.    Nous  consentirons  encore plus d’efforts pour   améliorer l’accès des personnes vivant avec un handicap aux services d’assainissement et d’eau.Pour cela, nous aurons besoin de l’appui de plusieurs types d’acteurs aux compétences variées » note le Représentant de WaterAid au Burkina Faso, Dr Halidou Koanda.

Inna GUENDA SEGUEDA, Chargée de Communication/ WaterAid au Burkina Faso

Histoire envoyée pour le concours de la 4ème édition de SNES en 2011

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