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Publié le: 09/10/2014

« Le secteur doit innover, mais surtout assurer des services à grande échelle en vue d’un accès universel » déclare Junaid Ahmad. C’est en ces termes que le Directeur principal du Pôle de pratiques mondiales en matière d’eau du Groupe de la Banque mondiale s’adresse aux spécialistes en eau des gouvernements, du secteur privé et des ONG venus du monde entier. Il exhorte la salle bondée à « cesser les projets pilotes. Il s’agit maintenant d’améliorer les systèmes favorisant l’innovation. C’est la pérennité des services qui est en jeu ».

Piers Cross, ancien directeur mondial du Programme eau et assainissement (PEA) résume l’optimisme ambiant par une formule lapidaire : « La pérennité des services semble être le nouveau graal du secteur ».  Dans la salle où se déroule, en fin d’après-midi, la séance sur l’innovation pour la pérennité des services d’eau et d’assainissement, 180 participants sont déjà présents, dans une salle pouvant en accueillir 160. D’autres personnes se bousculent devant l’entrée, mais sont repoussées par les gardiens qui sont obligés de fermer la porte. Quelle meilleure preuve de l’énorme intérêt porté à cette problématique ?

« Une forte dynamique a été créée et nous allons continuer à la soutenir. Nos efforts visent également à rallier le secteur privé à notre cause », affirme Charlotte Petri-Gornitzka, directrice générale de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (SIDA) dans son allocution d’ouverture de cette réunion, organisée par Assainissement et eau pour tous (SWA).

Engagements en matière de pérennité pris par les pays et les bailleurs lors de la réunion de haut niveau SWA

 

La pérennité est la clé de voûte du problème. C’est aussi la conclusion à laquelle ont abouti les pays en développement et les bailleurs lors de la réunion de haut niveau SWA tenue en avril dernier, rappelle Darren Saywell, vice-président de SWA et directeur technique eau, assainissement et hygiène de Plan international. La principale préoccupation n’est plus la construction d’ouvrages, mais le renforcement des systèmes de fourniture de service et la mise au point d’une philosophie de service.

En tant que pionnier dans ce domaine, IRC, un proche partenaire de SWA, se félicite de cette nouvelle orientation. Cela fait plusieurs années que Patrick Moriarty, directeur général d’IRC, plaide pour la pérennité de services à grande échelle. Après avoir assisté à la séance sur l’innovation, il affirme « être enchanté d’avoir entendu ce groupe d’experts éminents du secteur parler avec tant d’enthousiasme et de conviction de concepts que, il y a cinq ans seulement, nous peinions à mettre sur la table. Les concepts tels que la fourniture de services, la pérennité, le leadership des gouvernements et la mobilisation des fonds publics sont d’une importance capitale pour atteindre l’objectif commun à tout le secteur : Everyone Forever ».

À la suite des trois discours, la salle de conférence se transforme en « place du marché » où les organisations peuvent présenter leurs initiatives visant à renforcer la pérennité des services. Au stand d’IRC, Stef Smits explique l’importance de la professionnalisation de la gestion des services et présente les conclusions du projet de recherche Community plus, mis en œuvre en Inde.

À une autre table, Dick van Ginhoven de la Direction générale de la Coopération internationale du ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas (DGIS), surnommé « Monsieur Pérenne van Ginhoven » par les présentateurs en raison de la clause de pérennité qu’il a appuyée, souligne : « Je dois pouvoir expliquer aux contribuables néerlandais que leur argent sera dépensé pour des services qui fonctionnent dans la durée ». 

Un peu plus loin, Benedict Kubabom, directeur planification et investissements de la Community Water & Sanitation Agency (CWSA) au Ghana, et Vida Duti (directeur d’IRC Ghana) décrivent les moyens mis en œuvre pour aider le pays à élaborer un nouveau cadre de suivi pour renforcer la pérennité des services d’eau en milieu rural. Le nouveau système de suivi, mis au point et testé en collaboration avec IRC dans le cadre du projet Triple-S, a servi d’outil d’aide à la décision pour passer du simple recensement des équipements à l’évaluation de la fourniture de service dans la durée. À l’aide du poster (à télécharger ci-dessous), les deux experts retracent les difficultés rencontrées dans l’application du système à 131 districts (8 des 10 régions) du Ghana, un exercice de très grande envergure. 

Il est clair qu’il y a une prise de conscience accrue de l’aspect de pérennité et que des efforts considérables ont été fournis pour améliorer la pérennité des investissements dans l’eau et l’assainissement. Pour reprendre les propos de Junaid Ahmed, « la communauté de l’eau et de l’assainissement doit viser l’accès universel pérenne, ou rien ». C’est sur cette voie que le secteur doit s’engager.

Vous avez raté la séance organisée par SWA ? Retrouvez les moments clés sur Storify 

Par : Jenda Terpstra , Consultante en communication

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