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Publié le: 07/03/2013

« Sanya » signifie en langue Dioula : « hygiène », « propreté ». C’est pour insister sur le caractère de propreté que Daouda David Drabo a baptisé son invention. Pourtant, à première vue, la « Barrique Sanya » n’est pas différente des « pousse-pousse » ordinaires. Elle aussi est montée sur deux roues, la barrique contient le même volume de liquide et pour avancer, requiert la force humaine.

Mais les comparaisons s’arrêtent là. « La barrique Sanya est conçue pour la propreté et la faciliter», lance Daouda Drabo. La bien-nommée Sanya offre d’importantes innovations qui protègent l’eau contre les contaminations pendant le transporté. L’intérieur de la barrique est accessible par une ouverture plus grande qui permet de nettoyer régulièrement l’intérieur  qui est enduit d’une peinture alimentaire protectrice. Plus question de rouille ou de saleté à l’intérieur de la barrique !

L’ouverture est protégée par un filtre, empêchant les objets de rentrer dedans lors du remplissage. Le cadre de transport est une prouesse technique. Plus maniable, plus stable, Il est conçu pour assure une grande stabilité à la barrique. Il nécessite si peu d’efforts pour avancer. La barrique est adaptée aux femmes et aux enfants qui sont souvent chargés de la corvée d’eau. En plus de toutes ces commodités, Sanya a un coût attractif, légèrement supérieur à la barrique traditionnelle. Sanya coûte 120 000F CFA (183 Euro) pendant que le pousse-pousse traditionnelle est cédé à environ 90 000F (137 euros).

Innovation à vulgariser

L’idée de la Barrique Sanya est née en 2006. A l’époque, M. Drabo venait de remporter le premier prix du Ministère des Ressources Animales, sur l’amélioration des conditions de puisage. Mais les moyens de transport ne garantissaient pas toujours une eau de bonne qualité. «  Les barriques utilisées pour le transport de l’eau n’ont pas été conçu à l’origine pour cela. Elles contenaient des produits pétroliers, des, de l’huile, etc. Comme il est impossible de nettoyer l’intérieur, l’eau était souvent contaminée », argumente, l’inventeur. Après avoir développé son idée, M. Drabo a bénéficié du soutien de l’ONEA pour les premiers tests. Ils s’avèrent par ailleurs concluants ! : « j’ai cinq enfants et je vends des beignets à domicile, je dois me faire livrer l’eau et parfois ce n’était pas très propre et avait un goût bizarre. Avec la Barrique Sanya je suis tranquille – je sais que l’eau est propre et mes enfants peuvent la boire sans crainte », témoigne, Louise Tiendrébéogo, résidente de la commune de Bogodogo à Ouagadougou.

Sanya a réconcilié certains vendeurs d’eau avec les usagers, désormais satisfaits.  Monsieur Soré, vendeur d’eau, il confie que « non seulement les clients peuvent être rassurés quant à la qualité de l’eau, mais moi-même je suis content de savoir que je rends un meilleur service. Les gens commencent à réclamer la Barrique Sanya ! ». La belle initiative a été présentée en 2012 au forum mondial de l’eau à Marseille, où elle a remporté un franc succès.

Daouda Drabo enregistre quelques commandes venant surtout des institutions. La commune de Ziniaré a passé une commande de 20 barriques. Le Ministère de la Recherche et de l’Innovation et du Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi ont manifesté leur intérêt pour appuyer la fabrication de 200 barriques. Mais l’engouement demeure timide. Pour l’heure, les particuliers et les ONG ne sont pas encore passés à l’action. Mais M. Drabo espère que sa 4ème invention primée connaîtra une vulgarisation à grande échelle pour permettre au plus grand nombre de disposer d’une eau de qualité. Pour cela, il compte sur des partenariats pour une production massive.

Par Nourou-Dhine Salouka

Nouvelle analogue : Solutions for Water, 20 février 2012.

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