Skip to main content

Publié le: 25/08/2011

La première consultation organisée par l’UNICEF et l’OMS à Berlin les 3, 4 et 5 mai dernier sur l’élaboration des indicateurs de suivi eau et assainissement des OMD (2015), a été l’occasion pour Ton Schouten, directeur de l’initiative Triple-S de IRC de présenter l’initiative. Passée la première consultation sur la définition des points de mesure à la date butoir de 2015, l’événement était parfaitement en accord avec l’engagement de l’IRC de se focaliser sur le plaidoyer en vue de « passer les services durables à l’échelle ».

Une soixantaine d’experts du secteur étaient présents, parmi lesquels  des représentants des organes onusiens, des banques de développement, des réseaux internationaux et centres de connaissances. La participation de l’IRC à l’événement fut très active sur la base des activités pilotes en matière de services et ses approches réalisées en faveur des populations les plus pauvres.

En se fondant sur le document de IRC “ Se servir de l’approche de fourniture de service pour suivre l’approvisionnement en eau des populations à faibles revenus et implications pour le Programme Conjoint de Surveillance (JMP)” Ton a présenté les dernières réflexions mais aussi les exemples prometteurs sur comment se résoudre au changement en matière de suivi.  En outre, il s’est interrogé sur le rôle futur du JMP dans l’accompagnement de ce changement.

Il est important que l’approvisionnement en eau dans les zones à faibles revenus passe de la construction d’infrastructures physiques à la fourniture de services durables. Dans la perspective d’accompagner ce changement, les pratiques de suivi doivent elles aussi abandonner le suivi des niveaux de couverture (nombre de systèmes construits et d’utilisateurs) pour faire le suivi des services fournis selon un niveau de qualité sur lequel on s’accorde.

A l’heure actuelle, le suivi se fait à travers :

1)      des sondages basés sur des échantillons qui forgent les politiques et les décisions,  les comparaisons internationales d’une part,

2)      et d’autre part, les données des fournisseurs de services utilisées pour les besoins de gestion.

Si les deux méthodes forment un tout pour réaliser une bonne gouvernance et une meilleure fourniture des services, elles doivent cependant être adaptées pour tenir compte du service effectivement fourni.

Guy Hutton, économiste principal à la Banque mondiale est d’avis avec cette position lorsqu’il dit : “Depuis l’échéance de 2010, l’on ne cesse de se poser la question de ce qui adviendra après 2015. Le suivi des progrès pour l’atteinte des objectifs fixés se fonde uniquement sur l’utilisation des infrastructures sans pour autant se soucier d’autres paramètres majeurs comme la qualité de l’eau de boisson, la disponibilité générale et en quantité des ressources en eau pour les besoins domestiques, la distance parcourue pour atteindre un ouvrage d’eau ou d’assainissement, le temps mis par les membres d’un ménage pour accéder et utiliser les sources d’eau ou ouvrages d’assainissement, le nombre d’heures pendant lesquelles le service est fonctionnel et disponible, les obstacles sociaux auxquels sont confrontés certains groupes de populations, la maintenance des infrastructures, l’évacuation saine des excréta, les coûts d’accès aux services et infrastructures sont ils abordables pour les personnes ciblées ?”

Si la couverture universelle était un objectif insaisissable au moment de sa fixation dans les années 1980 et en même temps difficile à atteindre dans le cadre des OMD, alors il se pose maintenant la question de savoir ce que le secteur AEPHA pense être le/s objectifs/s après 2015.

Une réponse probable à cette question vient du mouvement des droits humains qui pense qu’au lieu de chercher à résoudre la crise de l’eau et l’assainissement en se fixant des dates butoirs, les gouvernements ont intérêt à montrer des progrès tangibles vers la réalisation de ce  droit humain comme le souligne le Cadre des Droits Humains élaboré par l’Assemblée générale des Nations unies en juillet 2010. 

Angelica de Jesus, IRC

Back to
the top