La situation de l’assainissement familial au Burkina Faso est préoccupante La première enquête nationale sur l’accès des ménages aux ouvrages d’assainissement familial (ENA 2010) révèle que beaucoup de ménages défèquent dans la nature, surtout en milieu rural. Il en a été question au cours du Forum national sur l’eau se tient du 20 au 22 [...]
Publié le: 21/12/2011
La situation de l’assainissement familial au Burkina Faso est préoccupante La première enquête nationale sur l’accès des ménages aux ouvrages d’assainissement familial (ENA 2010) révèle que beaucoup de ménages défèquent dans la nature, surtout en milieu rural. Il en a été question au cours du Forum national sur l’eau se tient du 20 au 22 décembre 2012 à Ouagadougou, au Burkina Faso. (jour 2)
L’enquête souligne qu’au plan national, la défécation en plein air est pratiquée au Burkina Faso par 6 ménages sur 10. C’est un phénomène essentiellement rural qui y touche 8 personnes sur 10. Par contre, en ville, on estime que 9 personnes sur 10 utilisent des latrines, quelle que soit la technologie employée.Au niveau de la répartition géographique, on estime que dans 7 des 13 régions du pays, 70 % des ménages pratiquent la défécation en plein air. Dans 30 des 45 provinces que compte le Burkina, cette pratique est courante. Les seules provinces où le phénomène est moindre sont celle du Kadiogo, avec comme chef lieu, Ouagadougou et celle du Houet, avec pour chef lieu Bobo-Dioulasso., les deux plus grandes villes du pays.
L’enquête révèle que seul un ménage sur 10 utilise les latrines améliorées. En fait, sur 100 ménages, 88 utilisent des latrines traditionnelles dont 16 sans dalle. Les taux relativement meilleurs d’utilisation de latrines améliorées dans les régions du Plateau central, du centre et du Centre est pourraient, selon l’enquête s’expliquer par l’exécution d’activités, programmes, campagnes et plans spécifiques dans ces régions.
Disparités
L’enquête souligne qu’au Burkina Faso, l’accès à l’assainissement est un phénomène marginal, car ne concernant que 3,1% des ménages au niveau national. A ce niveau, il existe de fortes disparités :
- entre les milieux rural et urbain, avec respectivement 10% et moins de 1% comme taux d’accès. A ce niveau encore, les efforts de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) ont permis depuis la fin des années 90, avec la mise en place progressive de Plans stratégiques d’assainissement.
- entre zones non loties et zones loties, avec respectivement 1% et 10% comme taux d’accès à l’assainissement familial.
- Entre régions : la région du centre, essentiellement urbaine, a un taux d’accès à l’assainissement de 13,1% et qui est 4 fois supérieur au taux national !
Il ressort également de l’enquête que les ménages dirigés par les femmes sont plus d’accès à l’assainissement et que les ménages dirigés par une personne alphabétisée ont 10 fois plus accès que ceux dirigés par une personne non alphabétisée.
Selon la directrice du développement des technologies et ouvrages d’assainissement, Mme Joséphine Ouédraogo, l’implication des collectivités territoriales, particulièrement les maires est importante pour avoir des données fiables sur l’assainissement, un secteur important au Burkina Faso qui, pourtant est à son avis « en retard ». Ce secteur est si important que dira-telle, selon des études, l’être humain passe globalement 3 années de sa vie dans les latrines !
Marie K. Quen (le 21.12.2011 au cours du Forum national de l’eau).
Source : Résultats de l’Enquête nationale sur l’accès des ménages aux ouvrages d’assainissement familial 2010 (ENA 2010)
