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Publié le: 20/09/2013

Il décerne une note positive à l’intégration de l’Assainissement total piloté par la communauté (Atpc). Selon les statistiques auxquelles, il a fait référence, environ 6 000 000 de personnes vivent dans des milieux où l’on a déclaré la fin de la défécation à l’air libre.

La réunion d’AfricaSan s’est ouverte dans cette matinée du 9 septembre 2013. Quels sont les enjeux de cette réunion d’AfricaSan?

Ces genres de conférence servent à faire le point sur la situation et voir ce qu’on peut faire. Vous savez lorsque l’on parle de l’eau et de l’assainissement, les personnes disent souvent que l’assainissement est le parent pauvre en termes de structures, de capacité et même en termes de politiques et de financement. Mais, il faut reconnaître qu’il y a une prise de conscience y compris au niveau plus élevé de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Il y a eu, cette déclaration de l’année internationale de l’Assainissement.

Cette année, il y a le sommet des chefs d’Etat africains, en Egypte  qui a porté sur l’eau et sur l’assainissement. Donc, c’est au niveau politique, le plus élevé qu’il y a eu, cette prise de conscience. Cela devrait susciter la volonté de faire quelque chose. Donc,  lorsqu’il y a des réunions comme AfricaSan on commence à dire que voilà les problèmes, à montrer  comment ils affectent le continent et les pays. Nous faisons un état des lieux de ce qui marche et ce qui ne marche pas.  Et,  nous donnons  les raisons du retard. AfricaSan a eu le mérite d’approfondir des réflexions sur des aspects comme le respect des engagements. Ces derniers ont été endossés par la réunion de l’Union africaine. Les chefs de l’Etat ont pris connaissance de ces engagements. En plus il y a eu un plan d’actions.

Après analyse, nous avons vu les goulots d’étranglement. L’utilité de cette réunion, c’est d’enclencher  une  réflexion sur les questions prioritaires. Il est important de faire le point. Ces rencontres permettent  en quelque sorte de rappeler les engagements qui ont été pris. AfricaSan, et Unicef sont  engagés à appuyer les gouvernements dans tous ces processus. 

Quelles sont les urgences  auxquelles certains pays  font face ?  

Il  y avait une urgence de sécurité alimentaire pour les pays de la bande sahélienne l’année passée. Il s’agit de l’urgence nutritionnelle. La dimension nutrition et la dimension Wash  sont liées. Un enfant mal nourri est fragile. Il peut être confronté à un problème de diarrhée. Il a plus tendance à être mal nourri. Il est important lorsque nous avons un paquet de réponses à cette question, d’intégrer les aspects Wash. Donc si la maman reçoit un supplément nutritionnel, si ce produit est administré avec des conditions d’hygiène qui sont mauvaises, l’enfant court toujours le risque. Donc l’eau potable, le lavage des mains, l’assainissement est une partie intégrante.

L’autre, chose. C’est malheureux, mais c’est dans notre continent où sévissent les épidémies de choléra. Il y a beaucoup de pays, à l’heure où nous parlons sont confrontés, à des épidémies de choléra. Il est important qu’il ait une prise de conscience de cette situation. Il ne faut pas accepter la fatalité. Il faut s’organiser pour prévenir ces épidémies. La prévention du choléra, c’est quelque chose de très simple. Le choléra, c’est la maladie des mains sales. Plus nous faisons la prévention dans des zones à risques, plus il y a des résultats. Le Tchad a connu en 2011, une forte épidémie de choléra, mais en 2013, il n’a pas ce problème. Il  en  est de même pour le Nord du Cameroun.

C’est une question de préparation. S’il y a des cas suspects. Il faut des stratégies de riposte pour arriver à contenir la maladie.

Est-ce que la prise de conscience s’est traduite par un engagement plus fort des Etats ?

Je peux dire le fait même que toutes les réunions de ce genre se tiennent est quelque chose de positif. Il y a une sorte d’analyse qui est faite. Il y a la prise des engagements et leur suivi amènent à avoir un œil sur les engagements. Par conséquent, il y a un effort d’essayer, de donner des réponses à ces engagements. Maintenant de façon très concrète, les changements varient d’un pays à un autre. Il y a des pays qui s’engagent plus que d’autres pour différentes raisons.

Il faut aussi dire comment la question est abordée. A mon avis il y a une évolution très importante dans le domaine de l’assainissement. L’assainissement était perçu, il y a quelques années, comme la construction des latrines. Donc les programmes étaient conçus pour construire des latrines. Et, ce qu’on mesurait, c’était le nombre de latrines. L’évolution,  c’est qu’on perçoit  l’assainissement  comme  un changement de comportements.  Le défi, c’est comment arriver, à susciter un changement de comportements ? Quelqu’un qui est conscient de l’importance de la latrine, des risques à de ne pas avoir de cet ouvrage d’assainissent, fera tout en avoir.

L’Assainissement total piloté par la communauté a l’avantage de susciter ce changement de comportements. Je pense que c’est un point très positif. Dans beaucoup de pays où l’ATPC est mis en œuvre,  il y a un progrès substantiel. Maintenant il ne faut pas s’arrêter à cela. Il faut passer  à  l’échelle et penser à la durabilité de cette approche. Le défi, c’est la pérennisation de ces comportements. Je suis optimiste. J’ai vu des progrès assez significatifs  dans ce domaine.

Mais nous constatons qu’il y a plusieurs départements qui interviennent dans la gestion de l’assainissement. Cela peut poser des problèmes en termes d’efficacité ?

Ce n’est pas grave. L’essentiel, c’est que l’on sache pour tel ou tel aspect, qui est  responsable. En plus de cela que les services aient  la capacité et les moyens de dérouler la politique.  Nous devons arriver à identifier les responsables. Beaucoup de pays ont fait des progrès dans ce sens. Dans d’autres pays,  l’assainissement est posé  au sens plus large. Mais l’avantage des OMD, c’est  qu’il y a une focalisation sur la question des excrétas. Et, dans beaucoup de pays, on peut savoir, pour ce cas spécifique, qui est responsable. Ce sont des progrès lents qu’il faut capitaliser.

Souvent, il y a au plan technique, la configuration des latrines qui est posée dans le cadre de l’Assainissement total piloté par la communauté ? 

L’Unicef a beaucoup contribué à l’intégration de l’ATPC dans plusieurs  pays d’Afrique  au  Sud du Sahara. Il y a aussi  d’autres partenaires impliqués. C’est une approche qui vise le changement de comportements. J’ai vu une solidarité agissante, lors de la phase de déclenchement qui amène  à l’élaboration des Plans d’actions villageois. J’ai vu des cas où les vieillards sont assistés pour avoir des latrines.  Pour la dimension technique, il faut se poser la question à savoir quel type de latrine on va construire. Mais l’Approche recommande que ces aspects soient laissés aux "ingénieurs" du village. Mais il y a des cas où dans une zone donnée, les conditions sont telles que des problèmes  techniques sont soulevés.

L’ATPC  peut amener à des résultats concrets dans  bien des contextes. Nos statistiques parlent de 6.000.000 de personnes qui vivent dans des  milieux où l’on a mis fin à la défécation à l’air libre. Il faut aussi pouvoir capitaliser cette approche.

Il y a aussi le manque  de financement pour le secteur de l’assainissement…

Je peux dire qu’il y avait des pays qui n’avaient pas une  ligne budgétaire pour l’assainissement. De nos jours, ces pays ont une  ligne. Maintenant, dans toutes les régions, l’assainissement ne se décline pas, en termes de construction des latrines. En plus de cela, actuellement  les engagements sont pris par les gouvernements et par les bailleurs. Il y a eu des financements suite aux  engagements qui ont été pris.

Entretien réalisé par Idrissa SANE et Alain TOSSOUNON du Réseau ouest-afrincain des journalistes WASH

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