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Publié le: 22/08/2013

Avons-nous des moyens de lutter contre ce problème de distribution d’eau à Maurice ?

La distribution d’eau ne fait pas partie du domaine d’activités de SEE,  qui est spécialisée principalement dans la conception et construction de stations de traitement. Néanmoins, il me semble que la première difficulté pour la distribution est que le réseau de distribution de notre Île est vieux.

La seconde difficulté est que l’eau n’est pas répartie uniformément sur toutes les régions de l’Île. Pour ces deux raisons principales, la distribution d’eau est complexe : techniquement, financièrement. Les moyens techniques sont disponibles chez  la Central Water Authority (CWA) et la Water Ressources Unit (WRU). Les moyens financiers sont probablement le principal enjeu. Il y a toutefois des pistes d’amélioration à explorer, le secteur privé est là pour les proposer.

Notre compagnie, SEE, offre par exemple un service de localisation des fuites par des équipements spécifiques de localisation. Il nous semble nécessaire, par exemple, que tout nouveau réseau d’eau qui se construit soit testé selon ces techniques modernes, et non pas uniquement par tests de pression.

 Maurice étant une île, n’est-il pas impensable qu’on soit affecté par un manque d’eau ?

La mer qui entoure Maurice a peu de liens avec la disponibilité de l’eau «potable », car l’eau est salée, c’est-à-dire, qu’elle est non potable directement. Pour pouvoir la boire, il faut retirer le sel qu’elle contient. On utilise principalement la technologie appelée «osmose inverse» qui consiste à faire traverser l’eau de mer sur des filtres (membranes) ayant des trous microscopiques. Cela permet d’obtenir de l’eau douce buvable et un concentré d’eau très salée.

Cette technique est déjà utilisée sur plusieurs sites à Maurice et à Rodrigues et fonctionne à des coûts compétitifs. L’intérêt du dessalement d’eau de mer  c’est qu’il permet une production d’eau potable à proximité immédiate des points d’utilisation (hôtels, villages côtiers). Cela évite les longs réseaux de distribution et minimise les risques de perte. Néanmoins, il faut bien comprendre que l’eau la plus facilement et économiquement utilisable est l’eau douce. C’est celle qui arrive par la pluie et qui s’écoule dans nos rivières et/ou s’infiltre dans le sol.

 Quels sont les autres moyens qui peuvent être mis en œuvre afin d’assurer une bonne distribution d’eau ?

Actuellement, le gouvernement réalise plusieurs chantiers pour augmenter les capacités de stockage. C’est une très bonne chose. En complément, nous pensons qu’un travail d’envergure doit aussi être fait dans les réseaux de distribution, pour les optimiser. Comme évoqué précédemment, le contrôle de l’état des canalisations est indispensable. La création d’un cluster national et même régional sur le thème de l’eau serait une initiative très intéressante. On pourrait créer des cellules de travail regroupant les différents secteurs : public, privé, associatif. Une mise en commun des expériences et points de vue de chacun serait très utile.

Comment éviter le gaspillage du précieux liquide?

Avant toute solution annexe, nous devons nous concentrer sur l’efficience de la distribution. Il est impératif de s’assurer que l’eau captée et rendue potable atteigne bien le consommateur.  Cela est un travail difficile et coûteux mais indispensable. Selon nous, l’enjeu principal est là. Les solutions telles que le dessalement d’eau de mer, la récupération d’eau de pluie, la réutilisation des eaux des stations d’épuration pour l’arrosage, sont des solutions à mettre en œuvre pour limiter l’augmentation croissante de la demande en eau du pays.

Source : Le Défi Quotidien, 21 Août 2013.

Nouvelles analogues :

  • Distribution d’eau – Situation difficile dans l’Est : Des coupures à prévoir, Le Défi Quotidien, 13 Août 2013.
  • Mauritius : l’Autorité de l’eau joue la carte de la prudence, E-Sources Nouvelles, Octobre 2012.
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