Qu’est-ce qui fonctionne (points forts) et qu’est-ce qui ne fonctionne pas (points faibles) dans le programme d'hygiène et d'assainissement ? Pourquoi, avec tant de bonnes expériences et d’avancées, les besoins fondamentaux et les défis ne sont-ils pas relevés ? Quelles sont nos priorités pour l'avenir ?
Publié le: 26/08/2011
Qu’est-ce qui fonctionne (points forts) et qu’est-ce qui ne fonctionne pas (points faibles) dans le programme d'hygiène et d'assainissement ? Pourquoi, avec tant de bonnes expériences et d’avancées, les besoins fondamentaux et les défis ne sont-ils pas relevés ? Quelles sont nos priorités pour l'avenir ?
Ces questions ont été abordées au cours de huit ateliers régionaux de praticiens, qui se sont tenus sur quatre continents, au cours desquels 250 professionnels ont partagé leurs expériences et les résultats de leurs recherches sur la promotion de l'assainissement et de l'hygiène entre 2007 et 2011. Avec plus de 100 articles publiés, les discussions lors des ateliers ont produit une perception remarquable de l'hygiène et assainissement dans les programmes AEPHA à travers le monde.
Des huit ateliers régionaux, sept ont été organisés par le Centre International pour l'Eau et l’Assainissement (IRC), en collaboration avec ses partenaires. Quant au huitième atelier tenu à Melbourne pour les praticiens de l’hygiène, il a été organisé par WaterAid en Australie et en présence de l'IRC.
Un rapport sur les leçons tirées des ateliers des praticiens du secteur de l’hygiène et de l’assainissement 2007-2011, souligne les points communs et les idées novatrices issues des délibérations des huit ateliers. Il souligne également le besoin urgent de prioriser l’assainissement et l'hygiène dans les programmes AEPHA, ainsi que les détails des grandes stratégies d'intervention qui sont utiles pour améliorer la gouvernance et renforcer par exemple la programmation, le financement et le suivi en zone rurale/urbaine. Les actions requises énumérées par le rapport s’articulent autour des points suivants :
1- prioriser l’assainissement et l'hygiène ;
2- concevoir des stratégies garantissant une meilleure hygiène et un meilleur assainissement ;
3- mieux exécuter les stratégies : gestion, capacités, rôles liés à la gestion, mobilisation et gouvernance au niveau des partenaires ;
4- relever les défis pour les populations urbaines pauvres;
5- faire en sorte que les financements atteignent es populations pauvres ;
6- suivre et évaluer.
Futurs centres d’intérêts
Les ateliers et documents font cas de plusieurs recommandations sur lesquelles concentrer les efforts et les ressources au cours des trois à huit prochaines années.
1. Les changements et parfois les tendances contradictoires dans les programmes d'assainissement et d'hygiène devraient donner lieu à des efforts plus cohérents, réfléchis, plus longs et bien contrôlés. Les programmes d'assainissement et d'hygiène doivent également se fonder sur un cadre global qui couvre une grande étendue géographique pour résoudre les questions de durabilité et d'échelle. Aussi, une plus grande concentration de nos efforts doit viser à appuyer les populations pauvres et celles des bidonvilles.
2. Accorder une plus grande attention aux aspects qui font partie intégrante de la bonne gestion (supervision intensive, contacts sur le terrain et le renforcement des capacités). Aussi, une bonne gestion nécessite la mise en œuvre de mécanismes de responsabilisation et de transparence. Pour améliorer la gestion, il faut prendre un tournant décisif vers l'établissement de partenariats entre les collectivités locales, la société civile, le secteur privé et les populations et développer les capacités de manière à faciliter la réactivité face à une situation donnée.
3. Elargir notre base de connaissances à travers des recherches sur les défis et les problèmes spécifiques déjà reconnus dans les différentes stratégies d’assainissement et d'hygiène. Il faut accélérer les efforts en vue d’élargir cette base de connaissances en appliquant des outils de suivi pratique et en utilisant des outils novateurs qui analysent le changement de comportement.
4. Au lieu de se concentrer sur la création de nouvelles pratiques (réinventer la roue), les futurs programmes seront plus efficaces s’ils s’appuient sur les bonnes pratiques antérieures (apprentissage et appui sur les stratégies et institutions existantes et viables). Il en est de même pour la diffusion des stratégies où la mise en œuvre d’approches participatives et communautaires, du marketing social s’est révélée utile pour faire avancer les pratiques et les conditions d'assainissement et d'hygiène.
Ateliers des praticiens du secteur de l’eau et l’assainissement
Séminaire des praticiens en matière d’assainissement et d’hygiène dans les ménages et les écoles en Afrique australe et de l’est (19-21 novembre 2007, Moshi, Tanzanie). Soutenu par l’IRC et l’UNICEF Afrique australe et de l’Est et le WSSCC.
Par Carmen Da Silva, IRC.