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Publié le: 12/05/2014

Au Burkina Faso, la responsabilisation et la participation des usagers dans la gestion des services sont des principes fondamentaux de la politique nationale d'approvisionnement en eau potable en milieu rural. Les usagers, organisés en associations, doivent se cotiser pour assurer le service continu de l'eau. Cela comprend la réparation des pannes et le paiement de la redevance pour la maintenance préventive des ouvrages. Chaque année, l'AUE verse 10.000f CFA (15 euros) à la commune, pour chaque forage dont elle assure la gestion. Avec la redevance, la commune organise 2 maintenances par an pour chaque forage. Mais faute de suivi et d'informations suffisantes, la méfiance s'installe, les cotisations n'entrent pas, les ouvrages non-suivis tombent fréquemment en panne.


En 2012, la commune n'a pas procédé à la maintenance préventive des forages. « Nous avions prévu que les maintenanciers fassent des tournées d'entretien préventif mais les AUE ne s'étaient pas acquittées de leurs redevances. Il nous était donc impossible d'organiser les tournées », avoue Bassirou Ouédraogo, secrétaire général de la commune de Gorgadji. Heureusement, les choses changent à Gorgadji. Grâce à la mise en œuvre d'un dispositif de monitoring, développé par IRC dans cadre du programme USAID WA-WASH, le suivi des services s'améliore constamment. Le suivi-évaluation est mené par la commune elle-même, appuyée par l'IRC et la Direction Régionale de l'Eau des Aménagements Hydrauliques et de l'Assainissement (DREAHA) du Sahel.


Le cadre de suivi-évaluation a été mis en œuvre pendant 3 mois, pour un premier cycle de monitoring, entre octobre et décembre 2013. Il a concerné le suivi de 5 grandes catégories d'indicateurs: indicateurs de performance technique, indicateurs de performance financière, indicateurs de gouvernance, indicateurs d'activités et indicateurs de résultats. Avant de passer à la phase de collecte, IRC et la DREAHA ont formé les techniciens communaux et les commissions communales de l'eau et de l'assainissement (CCEA), à l'utilisation des outils. Outre le suivi, les équipes de collecte, formées par des membres des CCEA, devaient aider les AUE à trouver des solutions aux problèmes qu'elles rencontrent. Elles devaient aussi redynamiser les AUE dans leur fonctionnement. Il s'agit principalement de l'organisation des réunions des bureaux exécutifs, de la récupération de la gestion des forages communautaires sous l'emprise d'individus, du recouvrement des cotisation des usagers, de l'organisation d'assemblées générales et de la remise en service des équipements en pannes.


Tous les acteurs ayant conclu que l'ignorance et la sous-information sont à la base du non-paiement des redevances, il a été décidé que la commune mène des sessions de sensibilisation et d'information. Le maire, une bonne partie du conseil municipal et l'ensemble du CCEA ont été mobilisés pour cette tâche. Les résultats atteints après trois mois sont édifiants : les redevances ont été versées pour 30% forages en décembre 2013. Les AUE ne rechignent plus à s'acquitter des redevances. 


« Maintenant nous savons que la redevance que nous versons à la mairie sert à prévenir les pannes. Nous ne nous opposerons plus au paiement », confie Aissata Dicko, trésorière de l'AUE de Bounougnoudji.
Le monitoring a été décisif dans ce changement. « Sans le suivi-évaluation, il nous est difficile d'identifier les goulots d'étranglements. Grâce au monitoring, nous avons réussi à recouvrir 400000 FCFA alors que l'année précédente nos caisses sont restées désespérément vides », se félicite Sadio Ouédraogo, maire de la commune de Gorgadji. Il exhorte à continuer avec la poursuite du suivi-évaluation afin d'atteindre des services pérennes d'eau potable pour toute la commune. Déjà, la commune a planifié la première tournée d'entretien préventif, prévu pour juin 2014.

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