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Publié le: 11/04/2011

« Au Ghana, la planification des services d’AEPHA continus n’inclut pas systématiquement l’ensemble des coûts post-construction», nous dit le Dr Kwabena Nyarko, professeur de l’Université des Sciences et Techniques Kwame Nkrumah et directeur du projet WASHCost au Ghana. En effet, le projet WASHCost démontre que les activités de planification, budgétisation et de financement ne sont pas coordonnées.

La durabilité des services d'eau potable au profit des populations des zones rurales et péri-urbaines dépend d'une chaine d’événements déclenchée par le ministère de l'Eau, des Travaux et de l’Habitat établi dans la capitale et se terminant auprès des vendeurs d'eau d’une communauté.
 
Cette chaine d’événement est illustrée par un reportage photos produit par l'IRC, l’équipe WASHCost Ghana et le Réseau des Centres de Documentation au Ghana. Le reportage présente le lien entre les services et les coûts associés selon le point de vue de chaque acteur impliqué dans la chaine.  

L'honorable Alban S.K. Bagbin, Ministre des Ressources en Eau, des Travaux et de l’Habitat qui a grandi en zone rurale et qui comprend bien les défis liées à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement déclare : "Nous devons dépenser toujours plus pour le remplacement d’ouvrages en panne, soit en raison d'un manque d'entretien, soit en raison du manque de connaissances’’.Alban

Minta Aboagye, Directeur de la Direction de l'Eau, souligne la nécessité de fournir aux collectivités des services abordables et accessibles aux communautés. Celles-ci doivent être en mesure de comprendre leur gestion. Cela permettrait à la Direction de mieux budgétiser et aux les communautés de participer à l’offre de service.

Mme Theodora Adomako-Adjei, coordonnatrice des services de vulgarisation de l’Agence Communautaire de l'Eau et de l'Assainissement (CWSA) croit qu’un service adéquat est un service pratique, disponible et accessible.  Elle cherche à diffuser les bonnes compétences, informations et savoir-faire, de même qu’à favoriser l’adoption de bons réflexes et comportements quant à l’entretien des ouvrages. Elle s’interroge néanmoins sur les coûts associés aux changements de comportements. 

Mme Fay Ephrim, Urbaniste de la zone Est pour le CWSA dit que l'accent doit être mis sur la planification à long terme qui tient compte de l'évolution des coûts, du logement et de l'énergie. Le CWSA souhaite que les collectivités soient en mesure de fournir les services le plus longtemps possible.
 
 District de Bosomtwe
 
 Une grande part de la planification et de fourniture des services durables repose sur les professionnels du district. Les Plans Eau et Assainissement du district tiennent compte des dépenses d’investissement pour l'installation de nouveaux systèmes, mais n’apportent pas encore de réponse systématique aux réinvestissements importants pour maintenir un fonctionnement continu des infrastructures.  De plus, ils n’abordent ni les coûts d'appui institutionnel en matière de suivi et de formation. Dans la pratique, lorsqu’une panne importante se produit, les installations sont généralement abandonnées.

Les professionnels du district de Bosomtwe dans la région Ashanti réfléchissent à ces questions.
 
M. Bartholomew Amponsah, ingénieur Eau et Assainissement du district, participe à la proposition de budgets présentés à l'assemblée du district. Parfois, le district n’a pas les liquidités pour couvrir les frais de suivi, ce qui limite les visites de terrain dans les communautés. Selon M.Amponsah, sans suivi régulier impliquant des visites, certaines communautés finissent par laisser n’importe qui puiser gratuitement leur eau et ne parviennent plus à générer les revenus nécessaires au bon fonctionnement du service.
 
M. Francis Asare Kusi du Conseil du Développement de l'Eau et de l'Assainissement du district de Kuntanase gère le réseau hydraulique local. Il parvient à fournir un débit continu d'eau potable à une population croissante, mais il indique que «les fonds locaux ne peuvent pas couvrir les coûts d'extension".
 
M. Augustine Owusu, trésorier du comité WatSan d’Abono, vérifie le coût des pièces chez le mécanicien de la région. Il estime que sa communauté doit payer un tarif plus élevé pour l'eau, comme dans d’autres communautés. On génère trop peu de revenus parce que certaines personnes préfèrent aller puiser leur eau gratuitement au lac.

Kune Banahene, mécanicien dans la région depuis 11 ans, dit que les villes ne parviennent pas toujours à maintenir leurs ouvrages et préfèrent attendre que la société ou qu’une ONG les répare. Lui-même ne répare que les ouvrages des communautés qui sont soucieuses de leur entretien.

Akua Afriyei, vendeur d’eau, craint que si la pompe d’un puits du village tombe en panne, il soit impossible de maintenir le service. La communauté ne peut se permettre d'installer un autre forage elle-même, mais si elle disposait d’un parc de forages elle pourrait, grâce aux revenus engendrés, le maintenir sans contracter de prêts.
 
Le reportage a été réalisé au Ghana par : Nick Dickinson, avec le photographe Peter DiCampo. Bismark Dwumfour-Asare de WASHCost a dirigé certains des entretiens et Rebecca Obuobisa-Darkoa en a assuré la rédaction.

Auteur : Nick Dickinson

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