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Publié le: 07/06/2011

A Dassa Zoumè dans le département des collines, à quelque 200 kilomètres au nord de Cotonou au Bénin, les pompes mécaniques permettent aux ménages pauvres de faire face à la pénurie d’eau potable.

Petit matin à Ayedero, dans un quartier de Dassa Zoumè. Une foule entourée de plusieurs centaines de bidons se tient aux alentours de la pompe mécanique à eau. Par-ci des enfants et des adolescentes ; par-là des femmes pieds nus assises, sur le rebord du collecteur des eaux usées qui sert d’abreuvoir au bétail.

Kawi vient d’effectuer deux allées et venues vers sa maison. Ses yeux rouges et son bâillement expriment la fatigue. Ses pieds jaunes de poussière et son visage luisant de sueur rendent compte des kilomètres de marche déjà effectués ce matin. Comme chaque matin, elle s’est levée à cinq heures, s’est saisi du pousse-pousse où sont alignés huit bidons de 50 litres chacun.

Comme chaque matin, elle doit puiser l’eau à la pompe, remplir les bidons et venir les vider dans les tonneaux d’eau alignés au flanc de leur maison. Son mari Kotchikpa l’aide à transporter le pousse-pousse d’eau aux deux premiers tours avant de se rendre à huit heures à l’école primaire, où il tient la classe de cours moyen.

Comme eux, des dizaines de foyers sont habitués à la pompe mécanique d’eau. « Quand j’était enfant, explique Kawi, nous allions à la rivière de Loulè à dix kilomètres avant de trouver de l’eau. Il fallait y être à l’aube. Aujourd’hui, d’autres puits ont été creusés. Mais Dassa Zoumè est une localité de collines ; les voies et les forages de puits se heurtent souvent aux pierres au bout de quelques mètres de profondeur. Voilà pourquoi en saison sèche, la plupart des puits s’assèchent souvent. Les services de la société nationale des eaux sont cependant disponibles dans la localité.

« Vous voyez, confie Kawi, ces centaines de bidons, ces pousse-pousse et ces va-et-vient, c’est la preuve,  qu’ici,  l’eau c’est de l’or. Quand il y a coupure d’eau de la Société nationale, la file est encore plus grande et les bagarres récurrentes. Lorsque la pompe  mécanique se gâte, ceux qui peuvent, ruent vers l’eau de la Société. Là-bas,  le bidon de 50 litres d’eau est vendu entre 25 et 50 francs CFA selon la période. L’eau de pompe quant à elle, coûte 10 francs la gourde de 50 litres ». Un euro équivaut à 655 francs CFA ».

« L’eau à la pompe est d’un grand secours. Les habitants n’ont pas toujours les moyens de s’acheter suffisamment d’eau à la Société nationale, alors aussi que bien souvent le robinet le plus proche est coupé parce que le propriétaire n’a pas payé sa facture ».

Pacôme Tomètissi: tometissi@gmail.com

L'une des histoires lauréates du Concours de récits 2011.

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