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Publié le: 13/12/2013

Choix de la technologie, répartition des ouvrages ou encore mode de gestion des services d’eau, toutes les questions ont été abordé sans concession.

« Petite bourgeoisie égoïste », « usager gaspilleur »… Le citadin susceptible aurait quitté la salle Doudhal-Djam de Dori, le mardi 10 décembre dernier, avec une grosse frustration. Si les qualificatifs sont durs, ils dépeignent pourtant une réalité qui à force finit par ne plus choquer.

La première charge virulente est portée contre le prix de l’eau, nettement plus chère en milieu rural qu’en ville. Cela est l’une des raisons qui poussent les populations à toujours s’approvisionner dans des sources d’eau non formelles. Pendant que « le pauvre paie plus chère l’eau » les citadins la gaspillent. Les usagers disposant de sanitaires utilisent chaque fois qu’ils tirent la chasse d’eau au moins 8 litres d’eau traitée à un certain coût par l’ONEA. Pour certains participants, il convient de développer un système qui utiliserait de l’eau brute plutôt que de l’eau potable. En milieu rural, il n’y a quasiment pas de suivi de la qualité de l’eau des forages.

Le choix des options technologiques posent également problèmes. Il porte en son sein les germes de l’iniquité. « Les critères contraignent les  ingénieurs à choisir tel type de technologie ou tel autre pour le milieu rural sachant qu’elles sont moins performantes que celles choisies pour les villes », s’offusque Halidou Kouanda, directeur de WaterAid Burkina. Les normes nationales fixant à 20 litres d’eau par jour et par usager en milieu rural contre 60 litres pour le citadin semblent aussi arbitraires.

Le choix de l’ouvrage en milieu rural implique également le recours à l’énergie humaine. « On pense encore et toujours à faire des forages dans villages pour que nos mères continuent à danser autour des point d’eau. Cette attitude devrait être dépassée maintenant », lance sentencieusement, le professeur Alain Sawadogo.  «  On veut garder le privilège de tourner le robinet et avoir de l’eau pour nous seulement », a-t-il poursuivi.

Le mode de gestion des équipements traduit aussi une inégalité entre villes et campagne. En ville, la gestion du service est confiée à l’ONEA, une institution professionnelle alors qu’en milieu rural se sont les usagers qui sont obligés de s’en occuper. Sous le prétexte de la responsabilisation des populations se cache une inégalité. « Quel citadin se préoccupe de comment faire en cas de panne ou du remplacement des pièces ? L’usager paie et s’attend simplement à ce que l’eau coule lorsqu’il tourne son robinet », analyse M. Kouanda.

La modération des échange a été assurée par Juste  Nansi, directeur d’IRC Burkina dans le cadre de  l’appui du projet USAID WA-WASH dans la région du sahel.

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