Dans la commune rurale de Bouroum, au Burkina Faso, la pratique de l’orpaillage pollue l’eau de la rivière qui traverse la localité, important point d’approvisionnement en eau des populations. Depuis que les activités d’orpaillage ont commencé dans la localité, les habitants du village ont remarqué un changement de la couleur de l’eau de la rivière [...]
Publié le: 07/10/2012
Dans la commune rurale de Bouroum, au Burkina Faso, la pratique de l’orpaillage pollue l’eau de la rivière qui traverse la localité, important point d’approvisionnement en eau des populations.
Depuis que les activités d’orpaillage ont commencé dans la localité, les habitants du village ont remarqué un changement de la couleur de l’eau de la rivière et une recrudescence de maladies : douleurs abdominales, rétention urinaire… Faute d’examens poussés, le major du centre de santé et de la promotion sociale, Boureima Tapsoba, ne peut affirmer qu’il existe un lien direct entre la qualité de l’eau et les problèmes de santé des villageois. Mais le conseiller du village affirme que « des animaux meurent en buvant l’eau de la rivière. Certains d’entre eux n’arrivent pas à mettre bas ».
La commune et ses habitants souhaitent le départ des orpailleurs. Ils ont saisi le président du syndicat des orpailleurs. La pratique des activités d’orpaillage à proximité de points d’eau où les hommes et les animaux boivent est interdite. Mais les chercheurs d’or viennent de tout le pays et ne respectent pas les consignes. Ils installent des pompes à eau qui prélèvent l’eau de la rivière pour filtrer les sables. Les eaux usées sont renvoyées dans la rivière, chargées des produits utilisés pour récupérer l’or et toxiques pour l’homme et les animaux.
Questionnés, les orpailleurs se défendent : « ils sont analphabètes et ne savant pas comment ça se passe ». Jean-Marie Soudré, 26 ans, s’explique ainsi : « Nous cherchons notre pitance quotidienne ». Il semble qu’ils restent indifférents aux messages qui leur sont diffusés, de ne pas s’installer à proximité des cours d’eau.
Le gouvernement regrette que « les orpailleurs s’installent d’une manière anarchique ». Le ministère souhaite travailler avec la mairie à sensibiliser les orpailleurs aux conséquences de leurs activités sur l’environnement.
Propos recueillis par Anne MIMAULT