Skip to main content

Publié le: 01/10/2012

using_flow_in_burkina_faso.jpg

L’enregistrement d’une série de codes-barres est une des façons de tester la fonction scan de l’application FLOW. Ici, l’équipe teste cette fonction dans le cadre d’un atelier pilote sur le terrain. Crédit photo : Amélie Dubé

AmélieDubé et Kristof Bostoen, de l’IRC, décrivent leurs efforts pour déterminer le niveau de service reçu d’un certain nombre de villages de la région du Sahel grâce à des identifiants uniques (des codes-barres) et à Akvo FLOW.

Dans le cadre de l’initiative Triple-S financée par USAID-WAWASH, l’IRC et son partenaire local Eau Vive évaluent les modèles existants de services d’approvisionnement en eau dans huit communes rurales de la région du Sahel au Burkina Faso.

Un des aspects étudié concerne l’usage fait par les ménages des points d’eau formels (comme les forages ou les systèmes d’approvisionnement en eau potables simplifiés –AEPS). Afin de comprendre cette utilisation, il est nécessaire de dresser un portrait des usagers et usagers des points d’eau formels.  

Des enquêtes similaires ont été menées par l’IRC au cours de ces dernières années. Elles se sont révélées consommatrices de temps et de ressources. Avec l’introduction de Akvo FLOW, un outil de de suivi et collecte de donné utilisant la téléphonie Androïd, l’IRC, avec le soutien de Akvo, a testé des moyens plus efficaces de collecter des données sur le niveau de service reçu par les villageois.

Le profil des ménages et leur utilisation des points d’eau ; une collecte de données en deux temps

La difficulté d’un tel processus de collecte de données est de lier les informations sur le ménage X avec ses visites aux points d’eau A et B aux temps Y et Z. En effet, les ménages du Sahel ne fréquentent pas qu’à un seul point d’eau, qu’une seule fois par jour. Ainsi, pour lier les données entre elles, des codes-barres uniques sont utilisés. Ils permettent de lier les informations du ménage aux différents points d’eau visités. Afin d’établir le profil des ménages usagers, deux questionnaires ont été développés et administrés par des agents locaux :

1. Un premier questionnaire porte sur le profil des ménages. Il s’intéresse au nombre de membres de la famille, le nom du chef de famille, les principaux usages de l’eau par le ménage etc. Ce questionnaire est rempli une seule fois par le principal utilisateur du ménage. A la suite de quoi il reçoit un code barre familial qui est utilisé par chaque membre de la famille allant chercher de l’eau à n’importe quel point formel du village. A partir de là, la collecte d’information s’effectue à travers le questionnaire sur la collecte d’eau.

2. Un second questionnaire, administré à chaque fois qu’un membre de la famille va chercher de l’eau. Ce questionnaire comprend des questions sur la quantité d’eau prélevée, son usage spécifique, des indications sur la qualité de l’eau, la fiabilité du point d’eau etc. Avant de démarrer le questionnaire, l’enquêteur scanne le code-barres du ménage pour créer le lien entre le ménage et l’usage.

Divers types de données peuvent être associés aux codes-barres

Deux types de codes barres sont utilisés pour la collecte des données :

1. Chaque un point d’eau formel des zones enquêtées a reçu un code-barres unique. Les codes sont de simples séries de caractères alphanumériques. Ils sont ensuite gravés sur des plaques d’aluminium, et installées au niveau des points d’eau. Avant leur installation, les plaques ont été testées dans différentes conditions climatiques.

2. Chaque ménage a aussi reçu un code barres unique, imprimé sur un carton souple et attaché à une ficelle. Le ménage peut ainsi garder le code autour du cou pour se libérer les mains ou le garder dans une poche ou un portefeuille. L’important est que le ménage conserve le code barre imprimé pendant les 4 jours de l’enquête.

Tous les codes barres ont été générés à partir du Code 128, un des codes barres modernes les plus populaires. Il s’agit d’un code barres de haute densité qui supporte les caractères alphanumériques. En plus d’être de haute densité, ce code barres supporte les séries de caractères ASCII qui facilitent l’utilisation de différents codes pour différentes situations grâce à l’ajout de lettres dans le code, comme cela a été fait ici.

L’intégration d’une fonction scan dans l’application FLOW est une actualisation récente réalisée par l’équipe de développement Akvo. Avant de commencer l’enquête, chaque recenseur doit scanner à la fois le code du point d’eau et celui du ménage. Cela permet de relier les deux codes dans un même questionnaire et de suivre un consommateur à différents points d’eau (puisque chaque point d’eau et chaque ménage possède un identifiant unique).

Cette méthode a été testée sur les 25 villages de l’enquête. La collecte de données s’est étendue sur quatre jours par village. Tous les points d’eau formels ont été simultanément enquêtés pour capturer la mobilité des usagers.

Les avantages et défis liés à l’usage des codes-barres

Parmi les avantages de cette méthode innovante de collecte de données : la rapidité et la facilité d’accessibilité des données par les chercheurs ainsi que l’élimination du papier, des délais et des erreurs de saisie. De plus, suite aux sessions d’information dans les villages (officiels inclus), les ménages se sont révélés plus qu’enthousiastes à l’idée de participer à l’enquête et ils ont dans l’ensemble pris bien soin de leur code-barres.

Un des défis rencontré avant la mise en œuvre sur le terrain a eu à voir avec le détaillant local des appareils Androïd, qui s’approvisionne partiellement dans d’une partie du monde où les Applications Androïd (connues maintenant sous le nom Google Play) ne sont pas accessibles.

Il est donc impossible de télécharger les applications nécessaires (telles que le lecteur de codes-barres) pour utiliser l’application FLOW correctement. Deux téléphones sur 12 ont dû être renvoyés, retardant ainsi la collecte des données. Sur le terrain, puisque le soleil sahélien reflète sur n’importe quelle surface blanche, la lecture des codes-barres avec le scanner a requis un peu d’entrainement. Heureusement avec un peu de pratique, les enquêteurs ont tous réussi à manipuler la fonction.

Un autre défi, plus difficile celui-ci, est de recharger les batteries des téléphones. Travaillant dans des zones où l’électricité n’est pas accessible, des sources alternatives d’énergie ont dû être testées, provoquant un retard dans la collecte des données. Les batteries automobiles se sont révélées être la source d’énergie la plus accessible et la plus pratique localement.

Dans l’ensemble, l’utilisation des codes-barres pour identifier les points d’eau et les ménages utilisateurs a permis une saisie rapide du profil de consommation des usagers. Cela va permettre à l’équipe du projet de déterminer si le service d’eau actuellement proposé correspond aux normes nationales et aux besoins actuels de la population.

La prochaine étape consiste à fusionner et analyser les données. Celles-ci seront compilées par ménage et par jour. Pour l’instant, cette association de données est effectuée par l’exportation et le recoupement des données hors du système Akvo FLOW, mais on espère que, dans le futur, cela pourra être fait directement dans FLOW, en temps réel. Cette analyse, combinée à l’analyse des modèles actuels de gestion et du coût à long terme du service, devrait pouvoir être complétée d’ici la fin de l’année 2012.

Amélie Dubé est chargée de programme à l’IRC, Afrique.  Kristof Bostoen est chargé de programme  à l’IRC, Suivi & Apprentissage. Version originale en anglais ici.

Back to
the top