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Publié le: 21/03/2012

Du 12 au 17 mars 2012 s’est tenu à Marseille, dans le sud de la France, le 6ème Forum Mondial de l’Eau. La soixantaine de participants de la délégation burkinabè représentait l’ensemble des acteurs du domaine de l’eau et de l’assainissement au Burkina Faso : ministres, directeurs de structures étatiques ou non, municipalités, ONG, consommateurs, artistes.

Un liouli pendé sur les épaules, ils sont venus porter la voix de leur pays devant la communauté internationale, près de 20 000 représentants venus de 140 pays. Mais là ne s’arrête pas leur mission, ils sont aussi venus partager leurs expériences et bonnes pratiques, échanger des solutions, trouver des financements ou encore présenter des engagements à la communauté internationale.

Emmitouflée dans son gros manteau et son écharpe qui compensent les 20°C perdus entre le Burkina Faso et la France, Mme Sondo,  Directrice Générale de l’Assainissement, s’estime satisfaite de la participation burkinabè au Forum Mondial. Il faut dire que contrairement aux cinq dernières éditions, le pays des hommes intègres n’est pas venu les mains vides. Le Forum National de l’Eau et de l’Assainissement, organisé en décembre 2011 à Ouagadougou lui a permis de se préparer. L’ensemble des acteurs alors réunis au SIAO avait pu déterminer une stratégie commune de participation au forum de Marseille et arrêter des solutions et messages forts à passer devant la communauté internationale. Marseille n’a donc pas été la caisse de résonance pour des voix discordantes qui s’élevaient au nom des burkinabè, mais plutôt la salle de concert d’une chorale bien orchestrée.

Partager les expériences et répliquer les bonnes pratiques

Profitant de la dynamique nationale, M. Sebogo, Ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique a activement participé à la table ronde ministérielle du mardi 13 mars sur le thème de l’Eau pour le Développement en Afrique. Le Burkina Faso a ainsi pu défendre ses solutions devant un panel de ministres sud africain, nigérien, béninois, sénégalais et togolais et être moteur dans la prise d’engagements à l’issue de la réunion de haut niveau. Mme Sondo précise qu’une fois de retour au pays, un point sera fait  et diffusé largement auprès des burkinabè.

Une solution innovante made in Burkina pour élargir le réseau urbain d’eau potable aux zones non loties des périphéries urbaines  a aussi fait l’objet, le jeudi 15, d’une session accueillie dans Le village des Solutions, un espace réservé aux innovations et bonnes pratiques venues du monde entier. Dans un décor de bidonville entièrement reconstruit au cœur même de forum mondial, l’ONEA a présenté son projet qui a amené l’eau potable dans les foyers de 5 quartiers non lotis de Ouagadougou. Un exemple pour les autres zones défavorisées du reste du monde ? Lamine Kouate, actuel Président du Conseil National de l’Eau estime pour sa part que "les bonnes pratiques sont replicables partout."

Pour cet ancien directeur général de l’ONEA, le 6ème Forum Mondial de l’Eau est l’occasion pour les membres de la délégation - dont la plus part assistaient pour la première participation à un tel événement - de "réaliser que le monde de l’eau et de l’assainissement bouge et qu’il ne s’arrête pas au microcosme burkinabè". Pourtant, quand on lui demande son avis sur les solutions que le Burkina Faso peut trouver au forum de Marseille, Aline Ouedraogo, chargée des politiques et campagne pour l’ONG WaterAid et représentante de la société civile au sein de la délégation est tranchante : "Les solutions existent déjà, il suffit de les mettre en place."

Prendre des engagements et les tenir

Voir se concrétiser les engagements pris au niveau national, voilà ce qu’espère Yazon Boué, maire de la commune de Houndé. Cet élu local a décidé de mettre toutes les chances de son côté pour permettre à l’ensemble des 40 000 habitants de sa commune qui résident dans les villages, en périphérie de la zone urbaine, d’accéder à l’eau potable. Pour atteindre les objectifs de son actuel plan d’action qui prendra fin en 2014, il a choisi de se faire accompagner par une commune française : le Grand Troyes. Il est reconnaissant de la politique burkinabè de décentralisation des services d’eau et d’assainissement qui permet aux collectivités d’assumer leurs responsabilités.

Mais toutes les solutions ne peuvent pas venir de l’extérieur. Le secteur privé, qui a vocation à faire des bénéfices, ne s’engage que dans les villes, plus rentables. Les campagnes et zones urbaines pauvres, sont délaissées. Comme M. Kouate,  le maire de Houndé souhaite que l’état subventionne le développement des réseaux d’eau potable dans ces zones afin de garantir dans un avenir qu’on espère le plus proche possible l’accès à l’eau potable à toutes les populations du Burkina.

Anne MIMAULT

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