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Publié le: 02/08/2013

« Je trouve injustes les attaques britanniques à l’encontre des actions de l’Union Européenne en Afrique, dans le domaine de l’eau et l’assainissement», lance Juste Hermann Nansi, Directeur Pays d’IRC. Il poursuit, « Nous ne disons pas que tout ce que l’Union fait est parfait mais il y a une vérité indéniable : sans son action des millions de nos compatriotes n’auraient pas encore accès à des services d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement. Dire donc que cela ne valait pas la peine ou a été un gaspillage d’argent est simplement inadmissible ». Même son de cloche au niveau de l’administration publique.

Pour Dénis Marie Sondo, Directrice Générale de l’Assainissement, des Eaux Usées et Excréta (DGAEUE) l’apport de l’Union européenne est considérable. « C’est grâce aux fonds d’appui budgétaire sectoriel que nous pouvons subventionner la réalisation de dizaines de milliers  ouvrages d’assainissement en milieu rural », déclare, la Directrice. Pour elle, cette aide directe est aussi importante que l’appui aux ONG intervenant dans les communes. « Le financement de l’U.E. permet aussi à certaines ONG d’intervenir directement dans les communes avec des équipes techniques pour former des maçons et assister les communes rurales dans l’exécution de leur mandat de maître d’ouvrage communal dans le domaine de l’eau et l’assainissement », a-t-elle conclu.

Les faits sont parlants. L’Union Européenne est l’un des plus importants investisseurs dans l’eau potable et l’assainissement au Burkina. Dans le cadre de la stratégie de coopération convenu avec le gouvernement au titre du 10ème Fonds Européen de Développement (FED), elle apporte son appui à la mise en œuvre du Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement (PN-AEPA).

Depuis 2006, à travers le programme Facilité Eau, elle intervient de façon intensive dans le financement d’ONG pour fournir des services d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement en milieux urbain et rural. Pour la période 2009-2017 c’est la bagatelle de 75 millions d’Euros qui seront investis dans le secteur. Grâce à ces investissements constants les performances du secteur se sont largement améliorées. Ainsi le 10ème FED a contribué à faire passer le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural de 55% en 2009 à 63% en 2012. Quant au taux d’accès en milieu urbain, il est passé de 72% à 84% pour la même période. Dans le domaine de l’assainissement urbain le taux d’accès est passé de 19% en 2009 à 27% en 2012. Entre 2010 et 2012, 45 000 latrines ont été réalisées sur financements de l’U.E.

Pour consolider les résultats des actions déjà menées et celles en cours, l’U.E. a lancé en juin dernier un appel à propositions au titre de la « composante assainissement familial ». D’un montant de 10 millions d’Euros, l’objectif de cet appel à proposition est de contribuer à la mise en œuvre de la stratégie sous-sectorielle « assainissement », adoptée par le gouvernement du Burkina Faso. Le Burkina Faso n’est pas le seul pays de l’Afrique subsaharienne à bénéficier du soutien de l’UE pour l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement. Ainsi comme le révèle le Commissaire chargé du développement, Andris Piebalgs. « Depuis 2004, le soutien de l’UE a donné lieu à plus de 68 millions de personnes aient accès à un approvisionnement en eau (dont 39 millions d’euros sont en Afrique sub-saharienne) et 23 millions de personnes à l’amélioration de l’assainissement (16 millions en Afrique sub-saharienne) », avance-t-il.

Certes, d’importants efforts restent à faire pour développer des institutions publiques fortes capables d’assurer des services pérennes d’eau potable et d’assainissement dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. D’importantes améliorations ont été entreprises dans le cadre de la formulation du 11ème FED qui maintient l’appui de l’UE au secteur de l’eau et de l’assainissement. L’accès au soutien financier de l’UE est désormais conditionné par une plus forte obligation de résultats des institutions publiques. Cette démarche d’assistance constructive confirme d’une part la rigueur de l’UE dans la gestion de ses ressources et d’autre part la bonne valorisation des expériences des années précédentes. Il est donc important que tous les différents acteurs stratégiques s’inscrivent dans cette logique constructive qui est la seule condition d’un partenariat efficace pour la lutte contre la pauvreté.

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