Skip to main content

Publié le: 11/04/2011

Le colloque international 2010 de l’IRC a lancé une série de défis au secteur de l'eau et de l'assainissement afin d'améliorer sa capacité à établir les coûts et à financer des services durables - et de comprendre le prix que les communautés payent lorsque ces services échouent.

Le colloque "Pompes, tuyauteries et promesses" qui s'est tenu à La Haye du16 au 18 novembre a réuni 120 chercheurs, praticiens, économistes, ingénieurs et spécialistes de la gouvernance de 27 pays, pour réfléchir ensemble sur les questions des coûts, du financement et de l’imputabilité.

Il a été fortement soutenu, avec 40 communications présentées par l'UNICEF, WaterAid, Plan, le Programme eau et assainissement, Transparency international et de nombreuses autres organisations du secteur. Les résultats préliminaires du projet WASHCost visant à déterminer les coûts dans quatre pays ont été publiés dans une série d’articles.

L’objectif, des services durables
L'objectif global consistait à souligner la nécessité de passer de l'infrastructure à des services durables en matière d’eau, assainissement et hygiène. Cela traduit un changement dans le secteur de l’AEAH pour aller vers une plus grande transparence dans les services de planification et de financement qui parviennent aux personnes avec la régularité et la qualité qu'ils demandent.

Le colloque a plaidé pour des données qui peuvent être comprises par ceux qui prennent les décisions de financement et une plus grande imputabilité et la transparence dans les coûts et les services.
 
Une plus grande ouverture des données va autonomiser les décideurs et les personnes qui les tiennent pour imputables. Toutefois, les bailleurs et les décideurs gouvernementaux ont été sous-représentés au colloque. Une difficulté de communication à ce niveau consiste à les atteindre avec ces arguments et ces informations. Il y a eu un plaidoyer en faveur de la méthodologie de collecte des coûts et des messages clés de la recherche à documenter et communiquer de manière efficace, avec une formation pour étendre ces compétences.

http://transfer.watsan.net/cinara/Burkina%20launch%20group%20work.jpg

L’imputabilité donne aux citoyens le droit de contester les abus
Le consensus a prévalu qu’il fallait combattre la corruption partout où elle se produit. Cela signifie disposer d’organes de réglementation efficaces et offrir aux citoyens des informations claires, afin qu'ils puissent contester le détournement de fonds et de ressources. Sans transparence, l’imputabilité et un meilleur accès à l'information, les données sur les coûts sont peu susceptibles d’améliorer les résultats.
 
Le document de référence du colloque, (Pezon, Fonseca & Butterworth, 2010) souligne que la décentralisation a le potentiel de forger un lien plus fort entre les citoyens et leurs services. "Toutefois, les capacités administratives et le système de régulation sont aussi généralement moins développées à ce niveau. En outre, il a été souligne les dangers de la corruption qui prend racine dans les nouveaux modes de prestation de services décentralisés."
 
Crise au niveau communautaire
Le haut niveau d’appui nécessaire pour maintenir des services communautaires contenus dans les zones rurales a été souligné par les chiffres détaillés de deux municipalités d’Afrique du Sud où les coûts d’appui technique représentaient entre un demi et deux tiers du total des coûts opérationnels des services d'eau et les réparations des pompes allaient souvent au-delà de la capacité des organisations communautaires villageoises.
 
 L'échec de la gestion communautaire à fournir un mécanisme pour faire face à l'important entretien, dans un contexte où un forage de 50.000 USD bloque souvent parce qu’on ne peut pas remplacer la pompe manuelle de 500 USD a été mis en exergue. Patrick Moriarty de l'IRC a souligné qu'il est déraisonnable de s'attendre à ce que les communautés gardent des réserves suffisamment grandes pour de plus grandes réparations et une préservation du capital. Il faut des mécanismes de rechange, tels qu’une certaine forme de mutualisation pour répartir les risques.

Les ménages portent actuellement le fardeau
La compréhension des coûts de l'assainissement et de l'hygiène est moins profonde que celle de l'eau - mais il est évident à partir des résultats préliminaires du WASHCost, que de nombreux ménages supportent l'essentiel de ces coûts eux-mêmes.
 
L’organisateur et animateur du colloque, Alana Potter de l'IRC, a déclaré: « Les résultats qui sortent du WASHCost en ce qui concerne les types d’investissements que les ménages font dans l'amélioration de l’accès à l'eau et à l'assainissement, mais aussi en matière d'hygiène, montrent que ... beaucoup de gens dans les pays pauvres à travers le monde investissent des sommes énormes d'argent, d'efforts et de temps pour l'amélioration de leur vie. "

Le coût onéreux de l’échec
 Catarina Fonseca, Directrice du Projet WASHCost a relevé combien il est coûteux de fournir des services d’eau et d’assainissement de mauvaise qualité. La recherche WASHCost estime que le passage de forages équipés de pompes manuelles vers de petits services de réseau courant peut tripler le coût de la prestation de services ; les gens sont souvent abandonnés entre niveaux de services qui laissent à désirer et services élémentaires.

« Les variations de coût sont énormes pour offrir les mêmes niveaux de service - pour l'eau entre services qui laissent à désirer et services élémentaires. Ce que nous constatons, c'est que si vous voulez passer du niveau de base au niveau suivant, il faut un effort d'investissement beaucoup plus important, pas dans le volet des dépenses en capital - mais dans tous les autres volets ».

WASHCost a proposé des échelles de service de l'eau et de l'assainissement avec cinq niveaux : pas de service, médiocre, élémentaire, intermédiaire et secondaire. Il ne suffit plus de compter le nombre de points d'eau ou de toilettes - fournir des services sûrs, fiables est important.

Qui paie quoi ?
Le principal conférencier, David Hall, directeur de la Cellule de recherches internationale en matière de services publics, a fait valoir que le principal fournisseur de financement est et continuera d'être les gouvernements des pays en développement eux-mêmes. Il a invité à la réorientation de l'aide pour soutenir les pays qui ont de faibles revenus fiscaux et a déclaré que le secteur privé a à peine un rôle à jouer dans le financement des services d'eau et d’assainissement dans les pays à faible revenu.
 
Colloque de la recherche et de l'expérience pratique
Le symposium a été salué comme un succès par les organisateurs et les participants. Alana Potter a déclaré : « Ce qui est passionnant c'est que nous commençons à voir la synthèse de trois idées essentielles en termes de coûts, d’imputabilité et de financement, qui sont souvent considérées comme des disciplines particulières en elles-mêmes. Nous commençons à voir un plus grand partage interdisciplinaire et des synergies qui commencent à apparaître entre ces trois zones ».
 
 Peter McIntyre
 Télécharger les 19 pages du rapport de synthèse du colloque au [www.irc.nl/page/61225].

Back to
the top