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Publié le: 16/03/2015

Les évènements IRC

Quatre fois par an, IRC invite des membres du secteur de l’AEPHA basés aux Pays Bas ou ailleurs à débattre des questions du moment. Le 4 mars dernier, les implications sur le secteur de l’adoption des ODD ont été à l’ordre du jour. Les invités suivants ont permis d’alimenter les débats facilités par IRC : 

  • Mr. Pim van der Male, Senior Policy Officer Water Management, Ministère Néerlandais des Affaires Étrangères DGIS
  • Mr. Koos de Bruijn, Manager Advocacy, Partos
  • Mrs. Ruth Mathews, Executive Director, Water Footprint Network

Les principales questions abordées sont résumées ci-dessous.

L’eau est essentielle au développement

Dans sa version actuelle, le programme de développement pour l’après-2015 comprend 6 points clés et 17 objectifs du développement durable (ODD) assortis de 169 cibles. L’eau est mentionnée dans 3 des 6 points clés : personnes, prospérité et planète. Un des objectifs est dédié à part entière à l'eau et à l'assainissement (ODD 6) et comporte 8 cibles.

L’ODD 6 inclut des cibles concernant non seulement l’accès à des services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène (AEPHA), mais aussi la gestion des ressources en eau. Des cibles relatives à l’eau sont également comprises dans les objectifs sur la santé, les villes, la consommation durable et l’environnement. Ceci illustre bien l’importance de l’accès à l’eau pour le développement en général.

Le processus

Le processus de l’après-2015 a entamé la dernière ligne droite. Des négociations internationales sont en cours pour préparer le Sommet des Nations unies pour l'adoption du programme de développement pour l'après 2015 qui aura lieu les 25, 26 et 27 septembre prochain à New York. Les questions restées en suspens seront traitées en décembre à Paris, pendant la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP21), rappelle Koos de Bruijn, responsable plaidoyer chez Partos.

Tirer les leçons du passé

Les ODD prennent le relais des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) tout en étant plus ambitieux. Si les OMD ont permis de lancer la machine et de préciser les concepts, les populations locales ne s’étaient pas approprié leurs objectifs et leurs cibles. On peut également reprocher aux OMD de ne pas avoir abordé certains aspects, dont l’équité, le niveau de service et la qualité de l’eau. Il n’y a pas eu d’indicateur pour mesurer la pérennité de la fourniture de service, ni de description détaillée des éléments composant un tel service.

En Afrique, notamment dans les zones rurales, les OMD en matière d'eau et d'assainissement n’ont pas été réalisés. Certaines régions reculées sont difficiles d’accès, ainsi que certains bidonvilles marginalisés. Aussi le secteur privé à lui seul n’est pas toujours en mesure de fournir des services aux plus démunis. Dans certains cas, des subventions sont nécessaires pour assurer l’accès à l’eau (ce qui ne dispense pas de promouvoir la demande), a expliqué Pim van der Male, responsable des politiques de gestion de l’eau au ministère néerlandais des Affaires étrangères.

Financement innovant

Dans son exposé, Ruth Mathews, directrice exécutive de l’organisation Water Footprint Network, a remarqué que si les fonds requis pour réaliser l’ODD en matière d’eau peuvent paraître énormes, il faut songer que « ne pas adopter les principes du développement durable a aussi un coût financier ». M. Van der Male quant à lui a souligné la nécessité d’imaginer de nouvelles solutions financières pour atteindre l’objectif visé pour l'eau et l'assainissement. Les sources de financement public et privé qui ont été utilisées jusqu’à présent ne suffisent plus.

Selon M. Van der Male, une mesure qui semble prometteuse est l’amélioration de la gestion des agences de l’eau et des banques de l’eau – telle que la banque néerlandaise NWB Bank. Pour trouver d’autres solutions, les espoirs sont tournés vers la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra à Addis Abeba en juillet 2015.  

Il va falloir se retrousser les manches

Réaliser l’accès universel pour tous ne sera pas chose facile. L’usage domestique ne représente que 4 % de la consommation totale d’eau. Le changement climatique, la croissance démographique et l’urbanisation sont autant de défis auxquels il faut faire face. Le secteur de l’eau devra collaborer plus étroitement avec les secteurs de la santé, de l’agriculture, de l’urbanisme, ce qui va encore compliquer la tâche. Pour parler avec Pim van der Male : « Il va falloir se retrousser les manches ».

Un programme pour l’eau à l’échelle mondiale

Contrairement aux OMD, qui étaient axés sur les pays en développement, les ODD s’inscrivent dans un programme à l’échelle mondiale. Ruth Mathews a utilisé les concepts d’empreinte eau et d’eau virtuelle pour illustrer la dimension mondiale de l’ODD pour l’eau. À la surprise de nombreux participants, elle a signalé que 95 % de l’empreinte eau des consommateurs néerlandais se trouve en dehors des Pays-Bas. Nous importons de nombreux produits avec une empreinte eau élevée de pays à bas salaires comme le Bangladesh. La mondialisation a entraîné une augmentation explosive de l’industrie textile, grande consommatrice d’eau, dans ce pays. En conséquence, le niveau de la nappe phréatique a baissé, tandis que le degré de pollution de l’eau a augmenté. L’impact économique est ressenti tant par les producteurs que par les consommateurs. « Puisque c’est notre demande en vêtements bon marché qui a créé le problème, n’est-ce pas notre responsabilité de le résoudre ? » s’inquiétait un membre du public pensif.

L’ONU parviendra-t-elle à maintenir un objectif dédié à l’eau ?

 « Certains pays sont en train de mettre la pression pour réduire le nombre d’objectifs » explique Patrick Moriarty, directeur général d’IRC. « Ce serait dramatique pour le secteur de perdre un objectif spécifique, un indicateur mesurable pour évaluer le progrès vers l’accès universel ». Cependant, Koos de Bruijn ne pense pas qu’il y aura encore des changements dans la définition des ODD. Ils se tiennent en équilibre « comme dans un château de cartes, si on en retire un seul il y aurait des conséquences pour d’autres objectifs ou d’autres éléments du programme ».  

Est-ce que nous allons réaliser l’accès universel pour tous d’ici 2030 ? Selon Astrid van Agthoven de l’UNICEF « Il nous reste quinze ans pendant lesquels nous pouvons accomplir de grandes choses à condition d’unir nos forces ».

De plus amples informations sont disponibles en anglais.  Pour plus d’informations sur les prochains évènements IRC, contactez l’équipe Communication à l’adresse suivante : communications@ircwash.org

 

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