Au Burkina Faso, Triple-S accompagne huit communes rurales de la région du Sahel pour mettre en œuvre un mécanisme local de suivi des services, a commencé le bulletin de pS-Eau 73.
Publié le: 04/02/2014
Depuis 2000, le Burkina Faso dispose d'un nouveau cadre règlementaire de gestion des services publics d'eau potable en milieu rural et semi-urbain, communément appelée La Réforme. Selon cette réforme, la municipalité est désormais maître d'ouvrage. Elle coordonne toutes les activités à l'échelle communale et contracte avec les fournisseurs de services. Elle signe des conventions de délégation de gestion des forages équipés de pompe à motricité humaine avec les associations d'usagers de l'eau (AUE).
Dans les communes dotées d'un système d'adduction d'eau potable simplifié (AEPS), la mairie signe des contrats avec des opérateurs chargés de l'exploitation, de même pour la maintenance et l'entretien des pompes à motricité humaine. Les associations d'usagers de l'eau signent quant à elles, pour chaque forage, des protocoles d'opérations avec des gestionnaires. Censé garantir de meilleurs services aux usagers par la responsabilisation des acteurs locaux, ce nouveau cadre peine à faire ses preuves à cause d'un suivi-accompagnement déficient au niveau des municipalités.
La première phase de Triple-S a consisté en un diagnostic des performances des services d'eau dans les 8 communes concernées : Mansila, Gorgadji, Titabé, Arbinda, Seytenga, Markoye, Tankougounadié et Dori. Les recherches se sont focalisées sur :
Le diagnostic mené par IRC en 2011 a souligné de nombreux dysfonctionnements. Sur un échantillon de 210 AUE dans les huit communes, seules trois AUE satisfont tous les critères de conformité à la règlementation. L'analphabétisme est le critère le plus disqualifiant. Le cadre règlementaire stipule que les membres clés du bureau exécutif de l'AUE doivent être lettrés ou alphabétisés : 163 AUE ne sont pas conformes à ce critère.
Une étude sur les niveaux de services d'eau potable conclut que l'écrasante majorité des 3 000 usagers dans 24 villages des huit communes ont un service inadéquat. Bien que presque tous les villages aient un taux de couverture supérieur à 50 %, le nombre d'habitants bénéficiant d'un service conforme aux normes nationales oscille entre 0 et 2 %.
L'écart entre la qualité de service observée et les taux d'accès des statistiques nationales s'explique principalement par la non-utilisation des points d'eau formels par les villageois (la majorité continue de s'approvisionner aux sources non améliorées, quel que soit le taux de couverture) et la faible quantité d'eau prélevée par les usagers des points d'eau (inférieure à 20 litres par jour et par personne).
La seconde phase du projet consistera à expérimenter la mise en œuvre d'un tel dispositif dans deux municipalités (Arbinda et Gorgadji). Celui-ci mobilisera la direction régionale de l'Eau, des Aménagements hydrauliques et de l'Assainissement (DREAHA), le service d'Etat chargé de l'accompagnement des communes. La participation de la DREAHA assurera la pérennité du dispositif au-delà du projet et sa réplication dans d'autres communes de la région. En parallèle, des réflexions seront engagées pour améliorer les connaissances sur la demande en eau et sur les meilleurs moyens d'y répondre. Les résultats de l'ensemble du projet seront présentés au niveau national afin de valoriser la démarche dans les stratégies sectorielles.
Triple-S (Sustainable Sanitation at Scale) est une initiative de l'IRC qui vise à promouvoir la pérennité des services d'eau en mettant l'accent, au-delà de la construction d'équipements, sur la fourniture de services fiables et viables.
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