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Publié le: 29/03/2013

Marius Sama, Directeur Régional des Hauts-Bassins

Nouvellement nommé Directeur Régional des Hauts-Bassins, Marius Eba Sama nous livre ses sentiments sur l’assainissement en milieu rural et donne son avis sur la revue conjointe PN-AEPA/PAGIRE 2013.

La région des hauts bassins selon les résultats, il ressort que le taux d’accès à l’assainissement est relativement bas, est-ce que vous confirmez cela ?

Oui le taux d’accès est effectivement bas, de prime abord c’est une situation qui est générale au Burkina Faso parce que l’aspect assainissement a accusé un grand retard et les données qu’on avait dessus, ne sont pas assez précises parce que c’est généralement au niveau des centres de santé. L’enquête nationale sur l’assainissement qui a eu lieu récemment pour 2011 a permis de donner des taux d’accès à l’assainissement très faibles, de l’ordre de 2%. N’empêche qu’il faut préciser qu’il y a des choses qui sont faites sur le terrain avec l’appui de l’Etat Burkinabè notamment à travers les appuis budgétaires sectoriels,  nous avons pu initier, la réalisation de 3500 latrines familiales en 2011 qui ont été achevée en 2012. L’inventaire des ouvrages qui se font par les communes avec la supervision de la direction régionale permet de voir que le nombre de latrines familiales améliorées est en train de croître dans la région. Voilà ce qu’on peut dire pour ce qui est de l’assainissement.

Mais ce taux qui est relativement bas, est ce qu’il y a des raisons qui peuvent expliquer cela ?

Il est bon de signaler que ce taux qui est bas, ce taux actuel est celui qui a été recensé pour 2010, mais à l’heure actuelle ou nous vous parlons en 2013, le taux d’accès en 2012 n’a pas encore été calculé parce que le calcul de ce taux d’accès fait rentrer des paramètres complexes qui va nécessiter des moyens particuliers, ce qui fait qu’actuellement au niveau central, on n’a pas encore calculé le taux d’accès à l’assainissement en 2012. Vu le nombre d’ouvrages qui a été réalisé, c’est sûr que ce taux va subir une hausse  significative même si nous savons que nous sommes toujours loin de l’objectif à atteindre.

Est-ce que les populations ont ce reflexe-là aussi de déféquer en plein air, est-ce qu’il vous arrive de constater cela au quotidien ?

La défécation en plein existe, il va de soi mais il faut le reconnaitre ! Dans la région des Hauts Bassins, le problème de  la communication pour le changement de comportement ne se pose pas de cette façon. De manière globale, les populations sont partantes pour avoir des latrines familiales. C’est peut-être la contribution du ménage que ce soit en nature pour l’obtention de ces latrines-là et peut-être les stratégies de mise en œuvre pour de ces latrines, est-ce les stratégies qu’on a adoptées permettent de faire un grand nombre de latrines sur peu de temps. C’est cet aspect sinon nous constatons de manière globale que les latrines familiales sont acceptées dans la région des hauts bassins.

Mais vous en tant que acteur intervenant dans le secteur de l’eau et de l’assainissement quelles sont vos perspectives, comment vous voyez l’avenir en la matière ?

En milieu rural effectivement, des efforts sont à faire pour augmenter ce taux d’accès à l’assainissement, au niveau de la région, nous avons des acteurs qui nous accompagnent, ce sont des projets, ONG, des d’autres mêmes sur plusieurs programmes. Donc ils nous aident en réalisant des latrines familiales. Cela augmente notre programmation en latrines familiales et il y a l’Etat qui nous appuie à travers des fonds pour réaliser des latrines à travers les appuis sectoriels budgétaires. Globalement nous avons un certain nombre de latrines à réaliser. Le défi prenant c’est de pouvoir les réaliser parce que comme c’est un secteur nouveau, il faudra d’abord renforcer les capacités  au niveau des acteurs, surtout pour ce qui est de la réalisation. Il faut outiller le secteur privé, les entrepreneurs qui interviennent dans le domaine pour qu’ils soient capables de réaliser ces marchés parce que c’est un secteur vraiment nouveau. Cela rencontre quelques difficultés et la première bataille c’est de relever ce défi, et c’est en bonne voie, vous savez, les années d’expériences commencent à venir et nous vous disons qu’une fois que cette vitesse de croisière sera atteinte ce sera facile pour nous de pouvoir réaliser des ouvrages en quantité suffisante et surtout que nous savons que la demande est très forte. Donc il y a bon espoir quant à l’amélioration du taux d’assainissement dans la région des Hauts Bassins pour le milieu rural. Je précise donc que c’est l’aspect rural qui intéresse la Direction Régionale de l’Eau, des Aménagements Hydrauliques et de l’Assainissement.

Nous sommes à la de clôture la revue conjointe PN-AEPA/PAGIRE 2013, que  retenir de cet atelier ?

A cet atelier nous remarquons qu’à ce niveau tous les participants et ceux qui avaient en charge de préparer les documents relatifs aux travaux se sont bien préparés. Dans l’ensemble on voit que les documents sont assez fournis, le niveau des échanges et des questions est assez bon et les problèmes sont posés de manière claire. Des recommandations sont sorties, il reste à les mettre en œuvre. D’une manière générale, ces trois jours qui se sont écoulés, pour ce qui concerne la revue conjointe, PN-AEPA/PAGIRE  est satisfaisant. On est d’avis que certes, on peut toujours faire mieux et lors de cette revue des suggestions ont été faites pour enrichir la revue conjointe en ajoutant d’autres activités.

En termes de recommandations, est-ce qu’il y a une recommandation qui vous a particulièrement marquée ?

Les recommandations qui ont trait même à l’application des  mesures prioritaires qu’on prend lors de cette revue conjointe pour pouvoir recadrer le programme et voir ce qui doit être fait. Il faut vraiment tenir compte de ces recommandations. La recommandation qui m’a le plus marqué c’est peut-être la réflexion qui est menée concernant la vision 2040 du PN-AEPA. Nous savons que le Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable Assainissement pour l’horizon 2015 est déjà proche. Donc c’est le moment de réfléchir à une vision qui va plus loin. Cet atelier de la revue conjointe il a prévu une vision 25ans après, c’est-à-dire sur une génération, pour vraiment avoir le temps de penser à cette génération qui va venir. C’était une des recommandations qui m’a vraiment marquée.

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