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Publié le: 27/03/2013

Le présidium avec Madame le Ministre au centre

Après une cérémonie d’ouverture sobre, les 200 participants à la revue annuelle du PN-EPA/PAGIRE, ont eu droit à trois présentations. La première portait sur rapport bilan  de l’année 2012 concernant la mise en œuvre du Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement. Cette communication, conçue en 5 parties, a successivement abordé le bilan physique des réalisations d’ouvrages, le bilan du cadre unifié des interventions, le bilan d’exécution financière et l’analyse des performances et évolution des indicateurs et le financement du PN-AEPA. Une communication sur la programmation 2013 du PN-AEPA a complétée la première présentation.

La dernière présentation concernait le « bilan 2012 programmation 2013 du PAGIRE II ». Tout comme la présentation sur le PN-AEPA, celle sur la PAGIRE a aussi d’abord fait le bilan des réalisations physiques, puis dressé et le bilan financier et procédé à une programmation. Enfin, elle a présenté le budget su PAGIRE II. Ces trois présentations ont servi à camper  le décor pour les échanges entre participants. L’assistance qui s’est entre temps enrichit en qualité avec la visite inopinée de Madame Mamounata Belem Ouédraogo, Ministre de l’Eau, des Aménagements Hydriques et de l’assainissement, s’est livrée à des discussions de haute volée. De retour des Etats-Unis où elle a pris part à la célébration de la journée mondiale l’eau, Madame le Ministre a tenu, malgré la fatigue du voyage, à encourager les participants et les assurer de sa disponibilité à accompagner toutes les initiatives utiles développement du secteur. Dans un langage franc et constructif, aucun sujet n’est élué. Objectif : faire des propositions à même d’améliorer les deux instruments que sont le PN-AEPA et le PAGIRE, deux véritables balises pour le secteur.

Les résultats du PNAEPA en 2012

Les investissements consentis en 2012 pour l’eau et l’assainissement en milieu rural s’élèvent à 38,9 milliards de Francs CFA soit un taux d’exécution de 82,4% par rapport aux prévisions. En milieu urbain, les investissements consentis s’élèvent 22,9 milliards de Francs CFA, ce qui représente 91% des prévisions.

Les investissements en 2012 ont permis d’atteindre un taux d’accès à l’eau potable de 63% en milieu rural contre une prévision de 64%. En milieu urbain, le taux d’accès à l’eau potable établit en 2012 est de 84% contre une cible de 83%.

Un critère important est la fonctionnalité des ouvrages. En milieu rural, le taux de fonctionnalité des forages équipés de pompes à motricité humaine en 2012 est de 86,4% et de 77,9% pour les adductions d’eau potable simplifiées. Ces chiffrent indiquent par exemple que les 86,4% des forages équipés de pompe à motricité humaine n’ont pas connu de pannes d’une durée supérieure à 12 mois au cours de l’année 2012. Bien évidemment, il est difficile d’établir à partir de ce taux de fonctionnalité, que les forages ont fonctionné convenablement au cours de l’année pour fournir 20 litres par personnes par jour à 300 habitants, mais c’est le seul indicateur qui renseigne le secteur sur la fonctionnalité des ouvrages.

Pour ce qui concerne l’assainissement en milieu urbain, le taux d’accès obtenu à l’issue des investissements en 2012 est de 27% contre une cible de 31% soit 6 points de retard. Pour l’assainissement en milieu rural, les statistiques sont moins précises. On ne dispose pas de taux d’accès. Les analyses s’attardent plus sur les réalisations physiques et financières et les taux d’équipements.

Echanges tous azimuts

 

Les participants en travaux

La revue annuelle conjointe est un cadre propice pour les échanges entre professionnels, donateurs et décideurs politiques. L’occasion unique qu’elle offre a été mise à profit par les 200 participants pour les questions stratégiques. Procédures de passation des marchés, intercommunalité, maîtrise d’ouvrage communale, indicateurs de suivi de niveau de services… Autant de sujets au menu des discussions.  Plusieurs participants ont déploré le manque de professionnalisme de la plupart des entreprises de réalisation d’infrastructures dans le secteur. Ils préconisent une relecture des procédures de passation des marchés avec des garde-fous, permettant d’éliminer les candidats inaptes à accomplir les travaux. Une rencontre entre le Ministère et les entreprises pourrait permettre de mieux organiser les passassions de marchés et l’efficacité de leur exécution.

Sur cette question, Madame la Ministre a une idée claire : il faut arrêter de de donner la priorité aux offres les moins-disant ! « Il faut revoir les normes d’attributions car je constate que ce sont les moins-disant qui remportent systématiquement les marchés », déclare, Madame Belem. « Je crois, poursuit-elle, que c’est là que réside les problèmes : mauvaise réalisation, travaux inachevés, chantiers arrêtés… Parfois, l’on est obligé de faire une rallonge budgétaire pour achever les ouvrages. On est perdant au final », a-t-elle conclu. L’intercommunalité tant espérée pourrait être une solution aux problèmes de passation de marchés. En mutualisant sur plusieurs communes, les offres pourraient désormais être attractives pour les grandes entreprises qui pour l’heure, snobent les appels d’offres jugés insignifiants. Cependant, les textes nouvellement adoptés en matière d’intercommunalité manquent toujours de décrets d’application. De plus, comme l’ont révélé les représentants de l’Association des Municipalité du Burkina Faso (AMBF), les bourgmestres sont plus occupés actuellement par l’installation des nouveaux conseils municipaux.   Les autres sujets peuvent attendre. Mais les choses pourraient s’activer très prochainement. « L’AMBF tiendra bientôt une réunion où nous débattrons de l’intercommunalité », promet madame Aïcha Sanou, maire sortant de la commune rurale de Kougni, dans la province du Nayala.

Les services plutôt que les équipements

Les échanges sur la maîtrise d’ouvrage ont débouché sur la qualité et pérennité des services d’eau potable et d’assainissement. Plusieurs témoignages ont mis en évidence que les équipements à eux seuls ne sauraient garantir des services satisfaisants et pérennes. Pour Ruben UM Bayiha, chef du programme eau potable et assainissement de l’UNICEF, les efforts pour l’acquisition des ouvrages sont une étape. La finalité étant de garantir des services pérennes, gage d’une meilleure santé et d’une production économique plus abondante. Il convient donc de proposer des indicateurs capables d’appréhender cette réalité des problématiques touchant le secteur. Sur ce domaine, IRC qui a une longueur d’avance sur la réflexion a partagé son expérience sur des études menées sur 9 sites au Burkina, à travers le projet WASHCOST. En combinant plusieurs indicateurs pour mesurer les niveaux d’accès aux services d’eau potable et d’assainissement, IRC est parvenu à mettre 4 critères à même d’appréhender les niveaux des services. Il s’agit de :

-       La  qualité qui renseigne sur potabilité de l’eau en la rapportant aux normes de l’OMS

-       La quantité qui renseigne sur le volume effectivement utilisé en comparaison des normes nationales qui sont de 20 litres d’eau par jour et par personne. Ce critère met en jeu la condition de la fonctionnalité de l’ouvrage car pour bien disposer des 20 litres par personne par jour, il faut bien que l’ouvrage marche tous les jours !

-       La distance  qui renseigne sur la proximité ou de l’ouvrage. Selon la norme nationale, l’usager rural situé à plus d’un kilomètre d’un forage équipé de pompe manuelle n’a pas un accès adéquat

-       La densité de fréquentation qui renseigne le nombre d’usagers qui partage un point d’eau, le seuil étant par exemple de 300 habitants pour un forage avec une pompe manuelle.

La pertinence de l’expérience fut reconnue par tous lors des ateliers nationaux organisés entre fin 2012 et début 2013. La Direction Générale des Ressources en Eau (DGRE), qui a été associée au processus, est  convaincu que ces critères peuvent aider à la mise en œuvre et au suivi de l’efficacité de la réforme. Jean Mathieu Bingbouré, Directeur Général des Ressources en Eau a invité les professionnels à sensibiliser les populations à jouer leur rôle car L’Etat de peut pas tout faire. Il consacre déjà plus de 2 milliards de francs CFA pour la mise en œuvre de la réforme.

Pour conclure le chef de file des partenaires techniques et financiers (PTF) a assuré le secteur de la disponibilité des donateurs à accompagner les efforts de l’Etat. Tout en saluant la création d’un Ministère de l’Eau, des Aménagements Hydrauliques et de l’Assainissement, comme une victoire, il invite tous les acteurs à s’investir pour l’atteinte des objectifs. C’est sur ces mots d’espoirs que pris fin les travaux de la première journée. Demain, 27 mars, les rapporteurs des différents groupes thématiques présenteront les mesures prioritaires en plénière.

Téléchargez ici toutes les présentations du jour.1 ainsi que tous les documents de travail sur la revue.

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