Publié le: 14/05/2013
Les communes rurales de Gorgadji et d’Arbinda, respectivement à 50 et à 100 km, à l’ouest de Dori, sur l’axe Djibo-Dori, connaissent des difficultés dans la gestion des services d’eau potable. Elles font parties des huit communes choisies par l’IRC pour mettre en œuvre le projet Triple-S (Sustainable Service at Scale). Cette initiative vise à promouvoir la pérennité des services d’eau en milieu rural. Triple-S préconise de mettre l’accent sur la fourniture de services fiables et viables, plutôt que sur la construction d’équipements.
En 2011, IRC et son partenaire Eau Vive ont mené des enquêtes sur la gestion des ouvrages hydrauliques dans les huit communes. Les résultats ont pointés de nombreuses insuffisances au nombre desquelles la faible capacité des Associations des Usagers de l’Eau (AUE) à gérer la fourniture des services d’eau au niveau des villages.
Les études montrent également les défaillances des communes à assumer leurs rôles de maître d’ouvrage. Les résultats des enquêtes ont été présentés aux CCEA en février 2013. Pour remédier aux dysfonctionnements constatés, l’IRC, Eau Vive et la DREAHA accompagnent les communes dans le processus de redynamisation des AUE. Les ateliers de Gorgadji et d’Arbinda organisés les 6 et 7 mai entraient dans ce cadre. Ils poursuivaient quatre objectifs: faire le point du diagnostic des dysfonctionnements des AUE des deux communes observé par le CCEA, restituer les résultats de l’étude de l’IRC portant sur "les coûts de l’approvisionnement en eau potable au Sahel", de présenter les niveaux de services d'eau potable dans les deux communes et convenir d’un plan d’actions pour redynamiser les services d’eau potable.
AUE à problèmes…
Concernant le premier point, les CCEA ont présenté les rapports des tournées auprès des 15 AUE les moins performantes dans chacune des deux communes. Ces tournées ont été instituées après les ateliers de restitution des enquêtes pour effectuer un diagnostic plus approfondi des problèmes auxquels font face les AUE. Les résultats de ces tournées sont accablants pour une bonne partie des AUE.
Depuis leur installation par le Programme d’Appui à la Reforme (PAR), les performances des AUE se sont effilochées au fil du temps, faute de suivi. De nos jours, certaines n’existent que de nom. Il faut les réinstaller à nouveau. A Arbinda, les AUE souffrent des maux suivants : bureaux exécutifs défaillants, analphabétisme, non-respect des statuts et du règlement intérieur, pas de gestion réelle mauvaise tenue voire absence d’outils de gestion non tenue de réunions…Les AUE de Gorgadji souffrent des dysfonctionnements similaires : non-respect des textes, refus des usagers à contribuer pour le maintien des services d’eau, analphabétisme, non gestion des forages par certaines AUE…
Tous ces dysfonctionnements entraînent la mauvaise gestion des forages. Cela a pour conséquence un niveau de service très bas offert aux usagers. L’étude sur « le coût d’approvisionnement en eau par PMH au Sahel », conduite par l’IRC, étaye ces constats. L’étude révèle que le parc d’ouvrage a une moyenne d’âge de 14 ans. Avant 2006, le coût de réalisation d’un forage s’élevait à 12.200.000f CFA (18 294 Euros). Il s’élève désormais à 8.000.000f CFA (12 196 Euros). Les coûts moyens d’entretien oscillent entre 4646f CFA (7 Euros) et 10569 f CFA (16 Euros), en fonction de la marque de l’équipement. Les auteurs de l’étude se sont également intéressés au niveau de service fourni aux usagers.
Ils ont combinés quatre indicateurs (qualité, quantité, distance et densité) pour mesurer le niveau de service reçu par l’usager. Ils ont abouti à la conclusion que seulement 1% des usagers d’Arbinda et de Gorgadji reçoit un service aux normes nationales. Ces normes stipulent que pour avoir un service en milieu rural, chaque usager doit disposer de 20 litres d’eau par jour, fournis par un forage fréquenté par 300 usagers au maximum et situé à 1 km au plus de son domicile, durant tous les 365 jours de l’année.
Des actions pour de meilleurs services
Pour relever ces performances il convient de remettre les AUE à niveau. Pour ce faire. Les CCEA se sont doté d’une ébauche de plan d’actions. Chaque commune à lister une série d’actions pour redynamiser ses AUE les plus en difficultés. Les actions ont été regroupées en 4 grands points. Le CCEA d’Arbinda a retenu les activités ci-dessous :
A Gorgadji, le CCEA a planifié les actions suivantes :
IRC, Eau Vive et la DREAHA aideront les CCEA à affiner les actions à mettre en œuvre.
Nouvelle analogue : Le programme Triple-S procède à sa revue annuelle en Ouganda, E-Sources Nouvelles, 06 mai 2013.