Les ménages d’Asie peuvent-ils recevoir une meilleure information sur les choix qu'ils ont en matière l'assainissement et sur les options de financement ? Le rôle des femmes dans les petites entreprises d'assainissement est-il négligé ?
Publié le: 07/06/2011
Les ménages d’Asie peuvent-ils recevoir une meilleure information sur les choix qu'ils ont en matière l'assainissement et sur les options de financement ? Le rôle des femmes dans les petites entreprises d'assainissement est-il négligé ?
Voici quelques-unes des questions qui ont émergé de l'atelier vivant de cinq jours à Dien Bien Phu au Vietnam à la fin janvier 2011. Les participants représentant le gouvernement, les organisations non gouvernementales et le secteur privé ont partagé leurs expériences sur les chaînes d'approvisionnement de l'assainissement en milieu rural de leur pays : le Bhoutan, le Cambodge, l'Indonésie, le Laos, le Népal et le pays hôte, le Vietnam.
Cet atelier faisait partie du volet Apprentissage et partage du programme « Assainissement durable et hygiène pour tous », mis en œuvre grâce au financement de l'AusAID et la DGIS. L'atelier a été organisé par la province de Dien Bien au Vietnam et SNV Asie, avec le soutien du Centre International de l'Eau et de l'Assainissement (IRC). Ont également participé des personnes ressources du PEA, WaterSHED Asie, IDE Vietnam et le programme biogaz de la SNV.
L’atelier a abordé trois thèmes :
Les participants ont appris en matière de simples latrines préfabriquées : la latrine facile, qui a été mise à l'essai au Cambodge par IDE. Ils ont discuté de la façon de mieux comprendre les aspirations des consommateurs et de nouveaux moyens de paiement de la subvention offerte directement aux bénéficiaires à travers le bureau de poste au Vietnam comme dans le programme de production de biogaz. Toutes les équipes de pays avaient apporté des manuels de technologie, qui ont été examinés avec enthousiasme : pour qui sont-ils écrits ? La plupart des manuels sont destinés aux ménages qui doivent faire des choix technologiques. Et s'ils l'avaient été, il y a trop de textes et les manuels sont trop chers pour la majorité des ménages, ont-ils conclu.
L’assainissement comme entreprise
Les demandes imprécises, les coûts de transport élevés, les difficultés de circulation de l’information, la réticence à prendre des risques dans le préfinancement des commandes et le manque de volume et de rentabilité constituent les obstacles habituels auxquels se heurtent les entreprises d'assainissement. En dépit de cela, les magasins vendant du matériel d'assainissement ou les maçons qui offrent des services de construction de toilettes existent dans chaque pays. Le défi est de parvenir à (beaucoup) plus de ménages (les clients). Différentes organisations ont cherché des réponses différentes.
Le PEA Indonésie avec son approche d’Assainissement total et de marketing de l’assainissement (TSSM), examine la structure du marché et vise à simplifier la prestation des services pour les consommateurs. Un élément principal est le guichet unique.
L’approche « Non intervention » de WaterShed vise à atteindre plus de ménages avec des produits et des services d'assainissement grâce à une forte réduction des coûts à travers la préfabrication et la production de masse des toilettes, comme à travers le marketing standardisé. Le développement et la commercialisation du produit est subventionné par le donateur.
IDE Vietnam plonge dans la compréhension des aspirations des consommateurs et choisit minutieusement les maçons avec lesquels il travaille, afin de s'assurer qu'ils répondent aux besoins des différentes catégories de ménages.
Deux questions subsistent : quel montant de financement devra être investi dans l'amélioration des chaînes d'approvisionnement et d'assainissement, d’une part, et est-il prévu, d’autre part, d’atteindre les ménages les plus pauvres ? Il a été relevé que lorsque la chaîne d'approvisionnement n’aboutit pas aux ménages les plus pauvres, nous subventionnons en réalité l'assainissement pour les riches.
Trois solutions fondées sur le marché
Les participants ont examiné trois solutions fondées sur le marché ou modèles d'affaires dans lesquels ces contraintes d'entreprise sont abordées de manière durable, en créant les bonnes incitations, le recouvrement des coûts (au moins) et la qualité des services.
Dans le modèle de guichet unique, un entrepreneur ou Sanimart est situé dans un endroit accessible, où tous les matériaux liés à l'assainissement peuvent être acquis à la fois. Cependant, les magasins exclusivement dédiés à l'assainissement, comme Sanimart, n'ont généralement pas assez de travail pour survivre.
Le modèle de micro-franchise est une application à l'échelle qui mobilise les petites entreprises pour mettre en œuvre une idée d’entreprise.
Le modèle de réseau est un réseau ou une coopérative de maçons, de commerçants, des revendeurs qui travaillent ensemble à fournir des services. Ici, « Si les données recueillies ne sont pas spécifiques au sexe, le rôle des femmes, par exemple dans les ventes, reste caché et donc la formation ne va souvent qu’aux commerçants. »
Messages à retenir
Les messages à retenir pour les participants après cinq jours comprennent :
- en savoir plus sur les rôles réels des femmes dans les entreprises d'assainissement et voir comment ceux-ci peuvent être renforcés ;
- étudier le processus de sélection des maçons et renforcer leurs compétences pour répondre à la demande ;
- démontrer des modèles d'assainissement et laisser les consommateurs « toucher et sentir » ;
- étudier les méthodes de paiement telles que les caisses populaires et les traites.
Quelques réflexions ou actions de suivi propres à chaque pays ont été mentionnés :
- localiser les incitations pour le secteur privé (Bhoutan) ;
- voir s'il y a un cas de subvention / ou de dons (Cambodge) ;
- connaître les priorités des différents groupes en matière d'assainissement afin de mieux les appuyer et de le leur livrer (Vietnam) ;
- étudier la possibilité de relier les fournisseurs aux groupes de consommateurs et établir des fonds d'autofinancement renouvelable (Laos) ;
- plus qu'une toilette, inclure une salle de bain dans les formules de technologie (Népal) ;
- voir si la production et l'utilisation de biogaz à partir des excréta humains et animaux peuvent être intégrées dans le modèle de guichet unique (Indonésie) ;
- soutenir une politique gouvernementale en matière de subventions de l'assainissement pour les pauvres (Indonésie).
Ce programme comprend les étapes suivantes : le déclenchement et la suite à la demande d'assainissement, le renforcement du développement de la chaîne d'approvisionnement de l'assainissement, le développement d’une communication pour le changement de comportement en matière d'hygiène et de commercialisation de l'assainissement, et amélioration de la gouvernance EAH et le développement du secteur multi partenarial.
