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Publié le: 07/06/2011

La fourniture d'eau, d'assainissement et d'hygiène est un défi majeur pour les municipalités locales dans les petites villes et les zones périurbaines ayant des populations urbaines à croissance rapide. Quand les gens dans ces communautés estiment que les services sont en dessous de leurs attentes, ils prennent souvent des mesures individuelles pour obtenir l'eau dont ils ont besoin.

Ces pratiques sont à la limite du légal, mais parfois les gens sont encouragés à contourner les règles par ceux qui veulent être leurs représentants. Il y a des choix difficiles pour les administrations de municipalité : investir dans de meilleures installations et faciliter une meilleure gouvernance, en permettant silencieusement des pratiques locales "illégales" ou punir ceux qui s'y engagent. La 8e circonscription de Janagoan reflète une partie de cette confusion dans une situation typique à laquelle font face les quartiers périurbains d'Andhra Pradesh.
 
Communauté périurbaine – largement « pucca »

La 8e circonscription est une communauté périurbaine du secteur Chamman de Janagoan. Elle dispose de 20 rues, 420 ménages, une population de près de 1 100 personnes et ses propres élus locaux. Trois adultes sur quatre de cette circonscription sont des salariés journaliers, notamment des maçons, des menuisiers et des cuisiniers. D'autres sont agriculteurs, employés dans les usines de riz ou de plaques de papier ou ils travaillent comme petits entrepreneurs ou dépendent de l'élevage pour leurs moyens d’existence. La plupart des maisons dans cette circonscription sont semi-pucca et pucca, c’est-à-dire qu'elles ont une structure permanente et un toit. Seuls 10 à 15% des maisons sont des kuttcha, c'est-à-dire qu'elles sont faites de bambou ou ont des toits en feuilles de tôle.
 
Janagoan a été transformé en municipalité de 2e niveau en 2004 et a développé ses propres routes et systèmes d'approvisionnement en eau. Un réservoir de stockage au niveau du sol (GLSR) approvisionne trois circonscriptions en eau et un autre réservoir a été construit avec le soutien de la Banque agricole, la NABARD. Il y a 43 bornes-fontaines publiques (PSP) dans la 8e circonscription et dont 41 sont opérationnelles et 3 plus petits réservoirs de stockage. Le réseau d’adduction et les bornes-fontaines sont raccordés aux deux réservoirs de stockage d'eau. Cependant, seules 7 des 15 pompes manuelles fonctionnent et une de celles-ci est directement reliée à un moteur. En raison de la basse pression du réseau d’eau, 6 robinets ont été ajoutés à la circonscription, où la sortie du robinet est plus basse que le niveau du sol.

Inquiétudes relatives aux niveaux de services et de l'environnement

 L'eau est libérée à partir du réservoir tous les deux jours, et du second réservoir tous les jours. Ces sources alimentent les eaux souterraines dans les citernes de stockage et, une fois que ceux-ci sont pleins, ils alimentent les bornes-fontaines. Les commutateurs qui commandent la pompe sont en accès libre, donc n'importe qui peut mettre en marche la pompe et remplir la citerne. Cette souplesse est souhaitable, mais il y a des préoccupations. N'importe qui peut faire fonctionner la pompe, et on ne l’éteint pas toujours. L’eau déborde, coule dans les rues, et stagne dans des mares insalubres autour des citernes. Une des citernes fuit tellement que l'eau se perd dans les égouts et les ménages au bout du réseau ne reçoivent plus l’eau.

Les ménages ont mis en commun des fonds pour des bornes-fontaines

Les citoyens ont développé une variété de pratiques et de stratégies pour surmonter ce faible niveau de service. Certains ménages ont mis en commun de l'argent et installé une  « borne-fontaine de groupe », qu’ils raccordent au réseau existant. Chacune des cinq ou sept familles dans un groupe cotise environ 500 roupies (11 dollars) pour cette borne-fontaine, mais ils ne paient pas de frais de raccordement ou droit d’usager. Ils disent que ce processus a la bénédiction du conseiller de circonscription, mais les bornes-fontaines de groupe ne sont pas autorisées officiellement. Il n'y a pas de mécanisme de contrôle de sorte que tout usager peut raccorder un tuyau d'arrosage à la borne-fontaine et approvisionner son ménage en eau de façon illimitée.

Itinéraire officiel

Certains ménages suivent l’itinéraire officiel en payant des frais de raccordement pour établir une connexion privée, mais la pression de l'eau est si basse que les ménages en hauteurs reçoivent un très mauvais service  : parfois un ou deux pots d'eau par jour à leurs robinets et parfois rien du tout. Ces ménages se lassent du service qui ne répond plus  ; ils cessent de payer, achètent de longs tuyaux d'arrosage et les connectent à la borne-fontaine la plus proche.

L'autre option est d'acheter de l'eau auprès de trois stations de purification de l'eau qui ont été établies dans la 8e circonscription, où le prix de l'eau varie de 3 Rs à 5 Rs par récipient de 20 litres, plus pour la livraison à domicile.

Les ménages, les conseillers et les municipalités peuvent-ils travailler ensemble ?

Il semblerait que les problèmes d'eau de la 8e circonscription pourraient être résolus par la municipalité et la circonscription travaillant ensemble. Mais les problèmes de pénurie d'eau sont abordés d'une autre manière. Un nouveau réservoir aérien a été construit et il est proposé de le raccorder au réservoir Chittakodur.

Ce scénario est typique des quartiers périurbains ayant de mauvais systèmes de gouvernance et de gestion. Les familles trouvent des solutions individuelles, tandis que les municipalités investissent dans de nouvelles infrastructures plutôt que de maintenir les systèmes existants et les rendre plus efficaces.

Les citoyens peuvent-ils trouver un moyen d'améliorer les services en brisant les règles et les normes ? Ou serait-il préférable que les conseillers et les ménages travaillent ensemble pour que les services atteignent le bout du réseau de canalisations ?

Kishan et MV Rama Chandrudu, WASSAN, 5 mars 2011

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