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Publié le: 14/11/2012

Test du TAF sur la pompe à corde
Des constats

Avant même d’être adoptées dans les stratégies nationales, ces technologies sont largement reprises par le secteur privé et intègrent nos villes et villages.

Conséquence 

La contribution des nouvelles technologies pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) est insignifiante. Un des obstacles majeurs à la réalisation des objectifs du secteur apparaît être l’absence de systèmes pour évaluer le potentiel d’une technologie et le manque de capacité à mettre de nouvelles technologies appropriées à l’échelle de manière efficace. WashTech propose un outil innovant pour évaluer les technologies dans un contexte spécifique. D’une durée de 36 mois, WASHTech est un Projet de recherche sur un procédé innovant pour évaluer le potentiel et la viabilité d’un large éventail des technologies HAEP. Son objectif est de rendre l’investissement plus efficace dans les technologies pour atteindre les ‘OMD.

Le TAF : que faire ? Comment faire ?

Outil élaboré dans le cadre du projet WASHTech. Le TAF permet d’évaluer la durabilité et l’applicabilité des technologies d’Hygiène, d’assainissement et d’eau potable (HAEP) sur six principale dimensions (économie, sociale, environnementale, institutionnel, savoir et savoir faire, technologique). C’est un outil d’aide à la décision qui pourrait être utilisé par les ONG, les Institutions de recherche, le secteur privé, les institutions gouvernementales, les bailleurs de fonds.

Le diagnostic: se focalise sur deux questions essentielles : Y’a t-il un besoin pour cette technologie ?, Est-ce la technologie est applicable dans la zone ?

Si le diagnostic est positif, alors la technologie est évaluée en détail dans cette deuxième étape.

  • Les résultats sont collectés et présentés
  • Les résultats sont interprétés

Ambition de WASHTech au Burkina

L’équipe de recherche est pilotée au Burkina par EAA et WaterAid avec l’implication de nombreux acteurs et institutions du secteur parmi les quels on cite : Direction générale des ressources en eau (DGRE), Direction générale des eaux usées et excrétas (DGAEUE), Office nationale de l’eau et de l’assainissement (ONEA), Direction de l’information et des études sur l’eau (DIEE), Institution internationale de l’eau et de l’environnement (2ie), Réseau de centres de ressources (RCR), mairie de Koudougou, mairie de Tenkodogo, Direction régional de l’agriculture et de l’hydraulique (DRAH) Koudougou, DRAH Tenkodogo, DAKUPA, Agro-Action ; Action Micro-Barrage etc. A terme, l’outil TAF doit devenir une propriété du secteur sans cesse perfectible par ses acteurs afin d’intégrer les systèmes de suivi évaluation des technologies d’eau et assainissement.

Les acquis

Trois technologies ont fait l’objet de test par le TAF : la pompe à corde, la latrine VIP et la latrine EcoSan. Trois autres technologies (citernes de captage d’eau de pluie, les sanddams et la pompe India Mark ) seront testées dans la troisième phase de recherche pour l’amélioration de l’outil.

Résultats du test sur la Pompe à Corde

Dans le cadre du test du Technology  Assement  Framework (TAF) du projet WashTech, l’équipe de recherche du Burkina a effectué une visite terrain dans les provinces du Boulgou et du Boulkièmedé au cours du mois d’Avril. La visite terrain  a été concomitamment menée par l’équipe de washTech, les mairies des communes visitées au niveau décentralisé notamment à travers les points focaux d’eau et d’assainissement,  ainsi que  des associations et ONG chargées de l’implantation et de la promotion de la  pompe à corde.

La principale découverte sur cette sortie terrain révèle ce que l’équipe appelle « le dilemme de la pompe à corde ». En quoi consiste « ce dilemme » ? L’installation (fabrication et installation) de la pompe à corde fabriquée à base de matériaux locaux coûte entre 175 000 et 205 000 beaucoup moins cher que des pompes étrangères comme l’India Mark. De même, l’appréciation de la communauté sur la pompe à corde est sans équivoque. Pourtant, cette pompe tant appréciée peine à être vulgarisée.

La DGRE, ainsi que la DGAEUE sont les structures habilités à valider et homologuer l’introduction des nouvelles technologies d’eau et d’assainissement au Burkina à travers leur service d’étude et de développement des nouvelles technologies. A ce jour la pompe à corde ne figure pas encore sur la liste des technologies homologuées. Interrogé sur ce point la Direction Régionale de l’hydraulique du centre Ouest défend : « La  pompe n’est pas une technologie finie, il ya toujours des études à menée entre WaterAid, les 2IE et EAA pour la parfaire. Les Communautés sont entièrement satisfaites de la pompe, malgré qu’elle demande à être améliorée. Cependant les fabricants et les institutions trouvent la technologie peu durable dans le contexte burkinabé. En somme la pompe à corde reste une technologie à améliorer ».

Résultats du test du TAF sur les technologies d’assainissement : VIP et EcoSan

En sortie terrain du 05 au 09 septembre  2012, l’équipe du projet WASHTech Burkina font passer les technologies d’assainissement : VIP et EcoSan à l’épreuve du Technology Assement Framework (TAF).

L’équipe de recherche a rencontré des partenaires étatiques DRAH du Centre Ouest et l’ONEA, communales (la commune urbaine de Koudougou) associatives (Action Micro-barrage et Agro action), des maçons, des artisans, des bénéficiaires de ces technologies, tous engagés qui dans le développement, qui dans la promotion des latrines EcoSan ou VIP.

Après la phase terrain, l’atelier de notation organisé les 14 et 15 septembre a réussi 18 participants de toutes les sensibilités du secteur autour de l’outil TAF conformément au processus de développement de l’outil.

Des discussions fructueuses ont permis de confirmer ces deux technologies dans la catégorie de technologies réussies dans le contexte du Burkina. Toute fois les deux types de latrine ont besoin de développer davantage la dimension sociale et économique, respectivement pour inclure toutes les couches sociale et réduire le coût des technologies pour les rendre accessibles aux petites bourses.  Pour le cas de la latrine EcoSan la recherche doit se poursuivre pour réduire plus la dispersion des eaux de lavage anal.

Il n’en demeure pas moins que le TAF ait permis de qualifier l’expérience de l’introduction des technologies VIP et EcoSan d’expérience réussie.

Les acteurs du secteur apprécient le TAF

A l’issue de la notation des technologies les participants ont apprécié l’outil d’évaluation. Tous ont salué la traduction de l’outil de l’anglais en français, ce qui a permis de marquer un grand pas dans son usage par la cible francophone : sa difficulté d’utilisation est moyenne car, il donne toujours lieu à des subjectivités. Le questionnaire semble encore long et certaines questions manquent de précision.

Pour des institutions de recherche comme la fondation 2ie, le TAF est un outil qui vient à point nommé.

Mme Poda Noellie apprécie : « de nombreux étudiants mènent des thèses sur les différentes technologies déjà introduites et cet outil leur sera d’une grande utilité. Seul handicap du TAF pour ces étudiants, le coût pour dérouler tout le paquet du TAF. Les sorties terrain pour l’évaluation ainsi que l’organisation de l’atelier de notation donne une dimension participatif qui a aussi un coût assez exorbitant pour un étudiant  ».

Même son de cloche à la Direction Générale des ressources en eau lors d’une rencontre de présentation de l’outil avec l’institution. Un défi lancé à l’équipe de WashTech qui devrait étudier les mesures pour évaluer le coût d’application de la TAF et le rendre accessible.

Par : Valérie SORGHO

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