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Publié le: 11/07/2011

Sans que les efforts en termes d’accès à l’eausoient relâchés, une nouvelle préoccupation est apparue depuis quelque temps. Au cœur de la réunion des instances de l’Association africaine de l’eau (AAE), du 28 février au 4 mars, à Douala, les OMD en matière d’assainissement, parent pauvre de la thématique, apparaissent malheureusement hors de portée.Seuls 31 % des Subsahariens sont aujourd’hui raccordés à des installations sanitaires de base (en progression de 3 % entre 1990 et 2008), contre 89 % en Afrique du Nord (+ 17 %), région où la prise de conscience est intervenue il y a déjà une décennie. « On remarque une attention croissante à ce sujet », note Nicolas Chomel, du cabinet d’ingénierie et de conseil Safege, filiale de Suez.

« C’est une préoccupation nouvelle, c’est vrai, car la situation n’est vraiment pas bonne », rapporte Sering Jallow, manager du département eau et assainissement de la Banque africaine de développement. « Si pour l’accès à l’eau on estime que la moitié des pays du continent atteindront les OMD, seuls dix sont dans ce cas dans le domaine de l’assainissement. Si l’accès à l’eau requiert parfois peu de moyens, l’assainissement collectif nécessite de lourds investissements.

Les villes africaines se retrouvent au pied du mur. La croissance démographique et l’urbanisation galopante et souvent anarchique ont conduit à la constitution de véritables « cloaques » dans lesquels il devient quasi impossible de mettre en place un projet d’assainissement. « De plus, les États hésitent à équiper ces quartiers érigés de manière illégale », assure Jean-François Donzier, directeur général de l’Office international de l’eau.

Avec l’aide du privé

La volonté politique est essentielle – cadre législatif adapté, élaboration de contrats d’objectifs et de qualité avec les entreprises publiques ou privées –, alors même que les compétences sont présentes sur le continent. « La Sonede en Tunisie, l’Onep au Maroc ou l’Onea au Burkina Faso sont des exemples de réussite », estime Jean-François Donzier. Pour lui, la gestion de l’eau doit être organisée par la puissance publique nationale ou régionale, qui édicte des règles et des objectifs communs, mais, en fonction du pays, les pouvoirs locaux peuvent prendre le relais.

« Le privé peut apporter son savoir-faire et parfois les investissements, mais il doit intervenir dans un cadre juridique clair et stable », poursuit-il. Et, pour ceux qui douteraient encore des bienfaits de l’assainissement, il rappelle que, pour 1 euro investi, 4 euros sont produits à travers la création d’emplois, une meilleure disponibilité des salariés et la baisse des dépenses de santé, car 80 % des maladies sont véhiculées par l’eau insalubre.

Lire l’article à l’intégralité : AbidjanBusiness.biz , 9 juillet 2011.

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