Directeur de développement de projet à VergneHydro, Christopher Leger évoque dans cette interview, les difficultés du suivi de l'exploitation des AEPS au Burkina Faso et la collaboration avec les autorités locales et nationales.
Publié le: 07/05/2014
Comment les autorités locales et nationales suivent-elles l'exploitant des AEPS ?
Chaque 6 mois nous produisons un rapport qui est à la fois technique et fait le bilan d'exploitation. Dans ce rapport nous parlons de nos problèmes techniques et exposons aussi nos comptes d'exploitation. Au bout de trois ans d'expérience le bilan n'est réjouissant. Les rapports que nous transmettons à la fois au maître d'ouvrage, les communes, à l'administration centrale et aux services déconcentrés que sont les directions régionales, ne sont pas exploités, du moins, comme il se devrait. Pour le moment nous regrettons qu'il n'y ait jamais eu de retour de leur part sur les rapports.
Qu'auriez-vous souhaité ?
L'idée c'était qu'à travers tout cela, nous ayons un partenariat avec les communes. Le rapport est un outil qui permet d'échanger. Il me semblait important qu'on discute avec les communes du prix de l'eau, des problèmes que nous pouvons rencontrer et également des engagements puisqu'on nous demande dans ces rapports des indicateurs de performances. Mais nous aurions aimé qu'au sein des communes, il y ait aussi des sortes d' indicateurs de performances du côté des maîtres d'ouvrage par rapport aux responsabilités qu'ils ont dans le cadre du contrat de partenariat avec nous.
Les fonds de provisions constituent également une pomme de discorde entre vous et les communes.Où se situe véritablement le problème ?
Il y a deux approches. L'approche qui a été élaborée dans le cadre de l'AEPS où l'on considère que ces provisions sont plus une assurance. C'est-à- dire que c'est l'affaire de l'opérateur privée mais pas celle du maître d'ouvrage. Beaucoup de personnes pensent que le maître d'ouvrage a un droit de regard sur ces provisions, sur le renouvellement. Le gros problème c'est qu'on sait qu'il faut provisionner pour renouveler les équipements mais les règles d'application et de calculs ne sont écrites nulle part. Donc personne ne sait exactement comment mesurer ou évaluer ces provisions pour le renouvellement. Le débat doit donc à mon sens porter sur la mise en place de ces règles. Ce doit être un accord entre tous les différents partenaires impliqués dans la gestion des AEPS au Burkina.