Du 12 au 14 février, le Burkina Faso a organisé le deuxième forum national de l'eau et de l'assainissement (FNEA). Vaste espace de dialogue multi-acteurs, le FNEA a permis au pays de préparer sa participation au prochain forum mondial de l'eau. Il a également servi de cadre à IRC pour partager ses solutions pour des services pérennes pour tous.
Publié le: 05/03/2015
«Accès permanent pour tous à l'eau et à l'assainissement à l'horizon 2030 : stratégies, solution communes et engagement des parties prenantes», c'est sous ce thème que c'est tenu le FNEA 2015. Au cours du forum, IRC a animé la table ronde de haut niveau pour l'érection du secteur de l'eau en secteur prioritaire au niveau national et le positionnement stratégique du Burkina au sein de la communauté internationale de l'eau et de l'assainissement. IRC a également présenté deux communications. La première a traité des enjeux de la mise en œuvre du droit à l'eau à l'assainissement et des propositions pour l'adoption de l'approche fondée sur les droits humains dans le secteur. La seconde communication portait sur les facteurs qui déterminent la demande et l'utilisation des points d'eau potable dans la région du sahel et leurs prises en compte dans les actions communales. Tout cela a servi de base pour partager les réflexions et les solutions concrètes qu'IRC propose.
«Avec les OMD, on s'était engagé à réduire de moitié la population n'ayant pas accès à l'eau potable et à l'assainissement ; on n'y est pas arrivé. Dans le nouvel engagement qu'on prend pour fournir l'eau et l'assainissement pour tous à l'horizon 2030, ce qui nous interpelle, c'est comment on s'y prend. Le forum national doit permettre de partager des solutions concrètes à cette question fondamentale. Le secteur a certes enregistré des progrès non négligeables au cours de la dernière décennie, mais pour assurer un accès permanent pour tous, il est impératif de de réexaminer et repenser les approches », analyse Juste Nansi, Directeur pays. IRC est convaincu qu'il faut passer de l'approche infrastructure à l'approche service. En effet, pendant longtemps les responsables du secteur ont focalisé leurs efforts sur la construction des infrastructures et équipements et il est temps maintenant de s'assurer de la qualité des services par la maitrise de la gestion. « Il faut entre autre tirer tous les enseignements des diverses approches de gestion et travailler plus efficacement à la professionnalisation des opérateurs de services et au développement des compétences des autorités publiques à tous les niveaux », avance le directeur en guise de solutions.
Il est aussi important de se rendre à l'évidence que l'eau potable nécessitera des investissements publics massifs pour étendre l'accès à tous. Après, seule une gestion efficace permettra de couvrir avec une tarification intelligente, les coûts de la gestion, de l'exploitation et de la maintenance des ouvrages installés. Il faut aussi se faire à la réalité que l'Etat n'aura pas les moyens de subventionner la réalisation de latrines pour tous les ménages pauvres. Il est donc important de promouvoir, en complément aux subventions publiques, des solutions de solidarité nationale, comme le soutien des ressortissants nantis à leurs parents au village. Mais l'Etat doit trouver les moyens et développer tout le reste de la chaîne d'assainissement au-delà des ménages pour assurer l'évacuation et le traitement adéquat des déchets, en plus d'assurer la sensibilisation permanente à l'hygiène.